Du 13 au 17 juillet 1995, huit mille Bosniaques étaient froidement exécutés par des soldats de l’armée serbe dirigée par le général Ratko Mladić avec la participation de milices paramilitaires dans le cadre d’un plan de purification ethnique. Une première en Europe depuis les crimes nazis de la Seconde guerre mondiale.
C’est l’un des événements historiques majeurs de la seconde moitié du XXe siècle, un événement dramatique qui a marqué la mémoire musulmane européenne. Le massacre de Srebrenica, l’épisode le plus violent de la guerre de Yougoslavie, s’est traduit par l’assassinat massif de huit mille bosniaques musulmans. Tout commence le 11 juillet 1995 : les responsables militaires et civils bosniaques comprennent que l’enclave de Srebrenica va tomber. Dans la nuit du 12 au 13 juillet, les forces serbes, sous la houlette du sinistre général Ratko Mladić, entrent dans Srebrenica. Les hommes bosniaques sont séparés de leurs familles et emmenés dans des lieux de détention.
Le 13 juillet, lors des transferts en autobus un certain nombre d’exécutions se déroulent, dont celui d’un important groupe de prisonniers exécuté dans un hangar à Kravica. Les jours suivant, les massacres se poursuivent et les premières fosses communes sont creusées. 1200 personnes trouveront la mort sur le seul lieu dit de Branjevo. Le 17 juillet, les massacres sont terminés et les fosses communes refermées.
« Il ne peut y avoir de réconciliation sans vérité et sans justice »
Cet épisode génocidaire particulièrement tragique de Srebrenica n’était pourtant pas le premier. Trois ans avant, les nationalistes serbes de Bosnie — avec le soutien logistique, moral et financier de la Serbie et de l’Armée populaire yougoslave (JNA) – détruisaient 296 villages bosniaques autour de Srebrenica et au moins 3 166 Bosniaques y avaient été massacrés.
Le 11 juillet, date choisie pour la commémoration du massacre de Srebrenica, réunit chaque année des dizaines de milliers de personnes au mémorial de Potočari. Cette année, les restes de 71 victimes ont été inhumés et ont rejoint 6.439 autres morts, tandis que « 233 sont enterrés ailleurs, selon l’Institut bosnien pour les disparus » et qu’ « un millier sont encore non identifiés ou n’ont pas été retrouvés », selon l’AFP. « Il ne peut y avoir de réconciliation sans vérité et sans justice », a déclaré pour sa part mardi Bakir Izetbegovic, le chef politique des musulmans de Bosnie, qui a appelé les Serbes à « cesser de nier le génocide commis ici ».