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dimanche 24 novembre 2024

L’égalité pour que la France remarche à l’endroit

Dans sa dernière chronique que publie Mizane.info, Daniel Milan formule une critique politique de la France, de ses élites et de leurs valeurs à la lumière de son Histoire et de l’actualité récente. « Tous les maux de la société française proviennent du fait que les citoyens français ne sont pas considérés comme égaux, et ne bénéficient pas des mêmes droits », écrit-il.

Tout d’abord, un rappel à tous ceux qui n’ont que le mot France à la bouche.

Ils oublient que ce concept est d’abord une construction idéologique et administrative maçonniques ; d’essence suprématiste, impérialiste et totalitaire, comme nous avons pu le constater à différentes périodes de l’histoire.

La France géographique et administrative actuelle, s’est constituée à partir de territoires conquis, achetés, échangés et repose sur l’accaparement des ressources, sur la servitude, des massacres de populations et la destruction des identités de celles-ci.

C’est important de le rappeler, et c’est ce qui explique son mode de fonctionnement féodal qui n’a jamais cessé d’être, dont elle ne veut se débarrasser, en dépit des changements ou des alternances de castes dominatrices, elles restent toutes attachées à la même perdurance du système.

« Valeurs de la République », « Droits de l’homme », « antiracisme », « liberté, égalité, fraternité », « démocratie », ne sont que les mots de la propagande prononcés et brandit à tout bout de champ, par des politiciens et gouvernements, qui manifestement, quand ils n’en violent pas les principes, n’en ont que des vues très superficielles ou qui ignorent tout de leur signification et de leur contenu.

Du reste, et c’est assez révélateur, personne ne nous parle, ni ne songe à l’application concrète de l’égalité constitutionnelle, qui stipule dans ses articles l’égalité en droits, en respect et en traitement des citoyens et le non accaparement des institutions par un groupe. Pourtant, il s’agit là d’articles fondateurs de la République dont l’application et la référence devraient être la préoccupation principale et constante de nos politiciens.

Le mode de fonctionnement politique et législatif de la France, a toujours été selon le principe de la loi de la jungle, les plus forts écrasant les plus faibles, donc, bien loin, des principes égalitaires et de non-accaparement des institutions, comme indiqué dans les articles de la Constitution.

« L’humanisme » et « l’universalisme » dont la France se targue, et ses « missions dites civilisatrices » n’auront été rien d’autre, selon les territoires et les périodes de son histoire, que l’asservissement, allant jusqu’à l’écrasement de populations dites rebelles, bref, que l’expression du colonialisme dans sa force la plus brutale et bestiale, bien loin de toutes préoccupations de respect humain et d’égalité.

Ce mode de fonctionnement et ce même état d’esprit, régissent toujours la politique française, en dépit des mots et des adaptations.

La population française en France, dans son ensemble, n’y est pas mieux traitée que jadis, les populations des colonies et pas seulement les personnes originaires de ces ex colonies. Que nous soyons « Français de Souche » ou Français originaires des ex-colonies françaises, nous sommes tous traités en Indigènes de la République, comprenez en sous-citoyens, par les castes qui nous gouvernent.

Politiciens, philosophes, élus, syndicalistes, journalistes de cour ont élaboré toute une dialectique néocoloniale d’exclusion et de stigmatisation, à l’égard des quartiers et de leurs populations.

Parler de « quartiers ou de cités de non-droit », de « reconquête des territoires perdus de la République », n’est pas innocent.

Le principe consiste à criminaliser des quartiers et leurs populations afin de préparer l’opinion et de justifier toute répression éventuelle à leur égard.

Dans le même état d’esprit, on nie ou qualifie d’allégations les violences policières auxquelles se livrent des policiers dans ces quartiers mais paradoxalement les policiers ont le privilège du droit à l’usage de la violence légitime d’Etat.

Violence légitime ou violence illégitime ? Je ne vois pas ce que ça change pour celui qui en est victime.

Aucune violence ne peut être légitime, en dehors des cas exceptionnels de légitime défense.

Il est assez « piquant » de voir des gouvernements faire référence aux droits de l’homme tout en en violant les principes, en matière de droit, d’égalité, de libertés et d’utiliser « l’antiracisme » comme arme de guerre raciste et exclure des parties de nos concitoyens.

On utilise la peur pour faire du racisme en toute impunité. Peur du migrant, peur de l’immigré, peur du musulman, peur du pauvre, peur du citoyen…

Le racisme et l’exclusion se parent aujourd’hui, des vertus de la « laïcité » (à sens unique), de la lutte contre l’islamisme (qui est une opinion), de la lutte contre le « radicalisme islamique » (une vue de l’esprit) de la lutte contre le terrorisme (en fait, d’actes isolés de gars qui ont pété les plombs).

On utilise « l’anti-communautarisme » pour faire du communautarisme ; de « l’antiracisme » pour faire du racisme.

Le travers et le tordu toujours plus de travers et plus tordu, sont des spécificités françaises cultivées depuis des décennies par des générations de castes qui ont fait main-basse sur les institutions.

Tous les maux de la société française proviennent du fait que les citoyens français ne sont pas considérés comme égaux, et ne bénéficient pas des mêmes droits, alors que tout être humain devrait être considéré comme égal à un autre être humain, indépendamment de ses origines, de sa race, de sa religion, de ses opinions, de sa fonction, de son milieu.

Pour que la France remarche à l’endroit, il ne suffirait pas que l’égalité soit déclarée par la loi, source du droit, des lois, des décisions et des programmes politiques, mais pour le moment il ne se trouve personne en France pour porter et défendre cette idée devant l’Assemblée nationale.

Daniel Milan

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