Kenneth Roth, le directeur général de l’ONG américaine Human Right Watch, a exprimé son inquiétude sur la politique française concernant l’islam dangereusement assimilé au terrorisme. « Si le gouvernement diabolise un croyant quelconque et assimile la croyance à la violence, cela va éloigner les gens de l’Etat et pousser la religion vers la clandestinité, ce qui est finalement très dangereux », a-t-il déclaré dans une conférence de presse.
Ce n’est pas la première fois que l’Hexagone est dans le collimateur des radars de Human Right Watch. L’ONG qui travaille sur la question des droits de l’Homme produit chaque année un rapport sur l’état des droits humains dans le monde.
Concernant la France, l’ONG avait dans le passé déjà averti les autorités contre les violences policières et les abus ou restrictions imposées aux journalistes dans l’exercice de leur métier.
Autre année, autre contexte : cette fois, HWR pointe du doigt le texte de loi confortant les principes républicains, dite loi contre le séparatisme et la médiatisation qui l’a accompagné.
« La France semble assimiler l’islam en général à la menace terroriste », a déclaré Kenneth Roth, directeur général de Human Right Watch qui s’exprimait à Genève au cours d’une conférence de presse, cité par 20 Minutes.
« Nous avons été profondément préoccupés par la manière dont le gouvernement français a répondu à la menace terroriste. Oui, il y a des actes de violence, mais le gouvernement semble assimiler l’islam en général à la menace terroriste, et c’est une énorme erreur », a ajouté le responsable de l’ONG.
« Un témoignage n’a jamais suffi pour amener la police à rendre des comptes »
Kenneth Roth a mis en garde Paris contre les effets secondaires d’une politique visant à amalgamé et diabolisé les musulmans au terrorisme.
« La France, en dépit de sa tradition de laïcité, doit trouver un moyen de respecter le droit des gens à croire et à manifester leur croyance, tant qu’il n’y a pas de violence. Si le gouvernement diabolise un croyant quelconque et assimile la croyance à la violence, cela va éloigner les gens de l’Etat et pousser la religion vers la clandestinité, ce qui est finalement très dangereux », a-t-il poursuivi.
L’autre volet de la critique émise par HWR a concerné l’entrave à la liberté de la presse et à la liberté d’informer prévu par l’article 24 qui interdira toute prise d’images d’interventions policières.
Une mesure injuste pour l’ONG dans un pays où les violences et les crimes policiers ne sont pas rares.
« Si vous enlevez ces preuves visuelles, vous donnez à la police la possibilité de faire ce qu’elle veut. Un simple témoignage n’a jamais suffi pour amener la police à rendre des comptes et les preuves visuelles sont essentielles », a défendu Kenneth Roth
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