L’humoriste Christine Berrou a démissionné d’Europe 1 après sept ans de bons offices, à cause d’un sketch censuré sur Eric Zemmour. La société des rédacteurs de la radio craint une mainmise de Bolloré sur leur groupe. Zoom.
L’humoriste Christine Berrou a annoncé vendredi sa démission d’Europe 1 sur ses comptes Twitter et Instagram, après sept ans de collaboration avec la radio. La raison ? L’un de ses sketchs sur Zemmour a été censuré par l’animateur de la matinale du week-end, Pierre de Vilno, comme elle s’en est expliqué à nos confrères de Télérama dans un entretien.
« Pierre de Vilno m’a mise en garde en m’expliquant que la semaine dernière, un journaliste a été convoqué par la direction pour un lancement envoyant une petite pique à Eric Zemmour. »
Que disait le sketch ? Christine Berrou en donne les détails. « J’ai enregistré une chronique sur la fête des pères, qui imaginait un enseignant en classe, proposant aux élèves de préparer le traditionnel cadeau : « On va faire des colliers de nouilles ! Non, mon papa il est allergique au gluten ! Bon alors on va faire des porte-clefs en cuir ! Non mon papa il est vegan, il ne porte pas de cuir ! Bon alors on va dessiner des bonhommes qui sourient ! Non mon papa c’est Eric Zemmour, il aime pas les gens heureux. »
Un sketch visiblement peu au goût de la radio. Refusant d’obtempérer à la demande de Pierre de Vilno, l’humoriste reçoit un message lui demandant de retirer « cette allusion à Zemmour ». C’est alors qu’elle décide de démissionner dénonçant une censure inquiétante.
« Je ne me voyais pas continuer à produire du contenu pour un média que je ne cautionne plus. Si on me coupe pour une vanne de ce type, qu’est-ce que je vais bien pouvoir dire la semaine prochaine ? Cette censure signifie qu’une personne dangereuse est en train de devenir intouchable, et je ne veux pas participer à ça. Si l’humoriste ne peut plus faire rire en caricaturant les travers de quelqu’un, c’est gravissime. Car on sert à faire rire, mais aussi à faire réfléchir. »
Cette démission illustre l’actuel climat de tension entre les propriétaires d’Europe 1 et la rédaction alors que le groupe Lagardère a acquis une position majoritaire dans le capital de la radio.
« Leurs élus et la Société des rédacteurs de la station publiaient une tribune dans Le Monde, pour alerter sur l’avenir d’Europe 1 au sein d’un groupe – Lagardère – où Vincent Bolloré est désormais majoritaire, via Vivendi » mentionne Télérama. Une grève a été conduit de venrdedi à ce lundi pour dénoncer une proximité éditoriale d’Europe 1 avec Cnews où officie Eric Zemmour.
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