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vendredi 22 novembre 2024

L’aveu de Pascal Bruckner

Yves Faucoup est consultant et enseignant en action sociale. Nous reproduisons avec son aimable autorisation son billet de réaction à l’intervention de Pascal Bruckner dans « l’Emission Politique » de France 2 jeudi 30 novembre , à propos de l’amalgame entre islamisme et islam.  

Au cours du débat qui a suivi « L’Émission Politique » sur France 2 jeudi soir, Pascal Bruckner a montré ce qu’il en était de la question de l’islam et des terroristes islamistes pour certains débatteurs aujourd’hui : la même chose. « Les islamistes se réclament de l’islam, donc on ne peut dissocier les deux », a-t-il déclaré. Il fait partie de ces gens qui ne cessent de confondre les musulmans, les fondamentalistes et les tueurs qui prétendent tuer au nom de l’islam, et ironisent sur ceux qui refusent « l’amalgame ». Ce sont des apprentis-sorciers, qui n’ont strictement rien à faire du fait que les musulmans sont d’abord victimes de ces tueurs (voir l’attentat récent en Egypte, dans le Sinaï, et dans un nombre incalculable de massacres, pendant les années noires en Algérie, au Soudan, en Tunisie, au Sahel, sans parler de Nice ou des militaires abattus par Merah). Ces redresseurs de tort prétendent parler pour les « musulmans modéré » : mais les musulmans modérés, il faut les écouter : ils prennent pour des gifles permanentes les propos emberlificotés de ces irresponsables dont le racisme anti-arabe et antimusulman est évident.

Il s’agit donc chez Bruckner d’un aveu : pour lui, Daech c’est l’islam, et réciproquement. Point barre. Inutile de faire ensuite des circonvolutions

Ils instrumentalisent la tragédie vécue par Charlie, comme l’a fait Philippe Val face à Jean-Luc Mélenchon, revendiquant de n’être pas contestés puisqu’ils connaissaient les victimes et accusant ignominieusement leurs contradicteurs de banaliser ce drame.

Le faux argumentaire de Pascal Bruckner

Pascal Bruckner n’est plus depuis longtemps ce philosophe dont les réflexions étaient intéressantes, ouvraient des voies, sur la « tentation de l’innocence » par exemple. Il est désormais aigri, hargneux, développant ses diatribes laborieusement. Lors de son intervention, pour justifier cette thèse du « lien idéologique entre l’islam et l’islamisme », il a fait un parallèle avec l’Inquisition : « c’est comme si on disait que l’Inquisition n’avait pas de lien avec l’Eglise catholique » ! Beaucoup de commentaires ont eu lieu après cette émission, mais pas à propos de cette remarque ridicule : pourtant, il n’y a aucun rapport entre Inquisition et djihadisme, car l’Inquisition agissait non pas au nom d’une prétendue allégeance au catholicisme mais sur ordre express de l’Église catholique qui, reconnue comme telle, représente et représentait officiellement le catholicisme. Il s’agit donc chez Bruckner d’un aveu : pour lui, Daech c’est l’islam, et réciproquement. Point barre. Inutile de faire ensuite des circonvolutions. C’est un propos qui cherche délibérément à attiser des haines dans l’espace public et est totalement contraire aux règles de la laïcité dont il a pourtant l’outrecuidance de se réclamer.

A lire sur le même sujet : 

« Le syndrome islamiste », Ahmed Henni

« Islamophobie », Marwan Muhammad, Abdellali Hajjat

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