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lundi 23 décembre 2024

Airbnb : nouveau scandale dans une affaire de discrimination à Annecy

Le 25 décembre dernier, une famille aurait été victime de discrimination par un hôte via le site Airbnb. Au moment de la rencontre avec la famille qui visitait le logement, la propriétaire des lieux aurait tout simplement décidé d’annuler le contrat au dernier moment.

La famille Bouadjadja, originaire de Mulhouse en Alsace, prévoyait de séjourner 3 nuits dans la ville d’Annecy pour les fêtes de Noël. Mais arrivée sur place, le 25 décembre, la visite a pris une tournure particulière.

Lors d’une interview pour le journal 20 minutes, les deux parties racontent leurs versions des faits. Sebti Bouadjadja explique que dès le début de la visite, la propriétaire lui aurait dit « je ne vous sens pas, je ne loue plus ».

Il précise que, dès les premières minutes, il demanda à installer sa mère à l’étage, celle-ci étant atteinte de la maladie de Parkinson. Malgré tout, la propriétaire aurait « soupiré » et décidé d’annuler le contrat à ce moment précis.

« On a clairement été victime de xénophobie », assure-t-il.

« Dès que la dame est arrivée, j’ai trouvé qu’elle me regardait bizarrement, comme si elle voyait un monstre ! »

« Manquerait plus que je loue à des Talibans ! »

L’hôte Airbnb, également contactée par 20 Minutes, présente une version bien différente de la situation.

Dans une lettre envoyée à Airbnb, elle se défend en décrivant un comportement « agressif » de la part de Sebti.

« Il a haussé le ton […] Je me suis sentie agressée, non respectée. Qu’allait-il en être du respect de mon appartement avec une telle attitude ? Dans ce contexte de violence verbale, j’ai décidé de rompre le contrat. »

Le père de famille affirme avoir entendu la logeuse lui dire « Manquerait plus que je loue à des Talibans ! ».

Sebti confirme avoir filmé et publié sur les réseaux sociaux des vidéos dans lesquelles on l’entend accuser la propriétaire de discriminations.

Chacune des parties a déposé plainte depuis. En effet, l’hôte explique que depuis l’incident, sa vie « est devenue un enfer », mettant en cause les vidéos rendues publiques.

Airbnb et le séparatisme : le démenti

De son côté, Airbnb a envoyé un courrier à Sebti Bouadjadja, expliquant qu’ils avaient suspendu le compte de la propriétaire sur leur plateforme.

« En nous basant sur les éléments de preuve fournis, nous avons considéré que le problème signalé constitue une infraction à la Politique de non-discrimination d’Airbnb. Nous avons contacté C. afin de l’informer de l’infraction constatée. Toutes ses annonces ainsi que sa capacité à effectuer une réservation sur Airbnb ont été suspendues. C. devra désormais réaffirmer son engagement à respecter notre Politique de non-discrimination pour que son annonce soit réactivée et reste sur la plate-forme », mentionne le courrier.

Un article du Monde évoquait en début de semaine une possible coopération entre Airbnb et le gouvernement. Coopération afin de « signaler les locations de maisons avec piscines par des femmes sans la présence d’hommes afin de lutter contre le séparatisme ». Une information démentie par le chargé de presse d’Airbnb.

Marie Jarosz

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