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lundi 23 décembre 2024

Al Tustari : « Qui forme des conjectures est privé de la certitude »

Al Tustari (818/896) est l’un des maîtres spirituels de la seconde génération recensée par As-Sulami dans son livre Ṭabaqāt al-ṣūfiyya (les générations des soufis). Sur Mizane.info quelques citations extraites de ses enseignements.

-Les hommes sont endormis. Lorsqu’ils s’éveillent, ils le regrettent, mais ces regrets ne leur sont d’aucun profit.

Sur toute l’étendue de la terre, le soleil ne se lève ni ne se couche que sur des hommes qui ignorent tout de Dieu, sauf ceux qui préfèrent Dieu à leur propre personne, à leur épouse, à ce bas monde et à l’autre.

La première des règles de comportement (adnā l-adab) est de s’abstenir lorsque l’on ne sait pas et la dernière est de s’abstenir de ce qui est douteux. La gratitude pour la science (acquise) s’exprime par sa mise en pratique (al-ʿamal), et la gratitude pour cette pratique (entraîne) un surcroît de science.

-Sous l’effet de la nécessité, il n’y a pas de choix (tadbīr). Qui s’en remet à son libre choix sort de l’état de nécessité (ḍarūra). Celui qui n’a pas pour nécessité son Seigneur, celui-ci émet des prétentions pour lui-même.

-Qui veut se mettre à l’abri (yaslam) de la médisance (ġība), qu’il s’interdise les présomptions. Car celui qui se met à l’abri des présomptions, l’est aussi de l’indiscrétion (taǧassus) et celui qui se met à l’abri de l’indiscrétion l’est aussi de la médisance, et celui qui se met à l’abri de la médisance l’est aussi de la calomnie (zūr) ; enfin, celui qui se met à l’abri de la calomnie l’est aussi du propos infamant (buhtān).

Un homme ne mérite pas de diriger (riyāsa) tant qu’il ne réunit pas quatre qualités : il n’impose pas aux hommes son ignorance, mais supporte-la-leur ; il ne cherche pas à s’approprier ce qu’ils possèdent, mais dépense pour eux ce qu’il possède.

-Qui forme des conjectures est privé de la certitude ; qui parle de ce qui ne le regarde pas est privé de sincérité ; qui occupe ses membres autrement que selon l’ordre divin est privé du scrupule.

-Il y a trois sortes de mise à l’épreuve (fitan) : celle qui touche le commun des croyants provient de la perte de la science, pour l’élite cette épreuve est liée à l’usage des allégements légaux et des interprétations laxistes et l’épreuve des hommes de connaissance est de repousser à plus tard un devoir qui devrait être accompli maintenant.

-Nos principes sont au nombre de sept : se tenir fermement au livre de Dieu, suivre la sunna de Son Envoyé, manger de la nourriture licite, s’abstenir de nuire, éviter les péchés (āṯām), se repentir et s’acquitter de ses devoirs.

-Il n’y a de secours (muʿīn) que Dieu, de guide que l’Envoyé de Dieu, de viatique que la crainte pieuse et l’œuvre pieuse par excellence (ʿamal) est la patience.

Al Tustari

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