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lundi 23 décembre 2024

Azzedine Gaci : tout ce qu’il faut savoir sur l’aïd al adha

Annoncée pour le samedi 9 juillet 2022, la célébration de l’aïd al adha ou fête du sacrifice comporte plusieurs aspects que nous explique sur Mizane.info le recteur de la mosquée Othmane de Villeurbanne, Azzedine Gaci.  

1- Quel est le statut de la fête du sacrifice (aïd al adha) en islam ?

Le sacrifice est considéré comme une tradition prophétique très recommandée (سنة مؤكدة) pour les musulmans qui disposent de moyens financiers pour le faire.

2- Comment est fixée la date de la fête du sacrifice ?

La fête du sacrifice est célébrée le dixième jour du dernier mois de l’année lunaire, au lendemain du rassemblement de millions de pèlerins sur le mont d’Arafat à La Mecque.

3– A quelle moment de la journée doit débuter le sacrifice ?

Le sacrifice doit commencer le matin du jour de la fête après la prière spéciale de l’Aïd qui commence 20 minutes environ après le lever du soleil. La bête tuée avant la prière de l’Aïd n’est pas considéré comme un sacrifice même si elle reste halal et donc propre à la consommation. Il est permis de sacrifier de jour comme de nuit mais il est préférable de le faire de jour.

4– Combien de jours dure la fête ?

L’Aïd-al-adha est une fête qui dure 3 jours. En France, elle est fêtée plus communément le 1er jour par les familles de confession musulmane, mais elle peut également s’étaler le 2ème et 3ème jour suivant la prière spéciale de l’Aïd, abattage de l’animal compris.

5– Quels sont les mérites du sacrifice pour les musulmans ?

Pour avoir une idée de ce que représente cette fête pour les musulman, il suffit de lire cette parole du prophète (Psl) : « Il n’y a pas une œuvre plus agréable auprès de Dieu que l’homme puisse accomplir le jour du sacrifice que de sacrifier une bête. Celle-ci est amenée le jour de la résurrection avec ses cornes, ses poils et ses sabots ; son sang atteint une place élevée auprès de Dieu avant même qu’il ne touche le sol. Réjouissez-vous-en ! » (rapporté par Ibn Majah et Tirmidhi).

6- Quel type d’animaux faut-il sacrifier?

Dans la tradition musulmane, le choix des animaux pouvant être sacrifiés pendant la fête est multiple : les musulmans peuvent tuer un ovin (mouton, brebis ou bélier), un bovin (vache, taureau ou veau), un caprin (chèvre ou bouc) ou encore un camélidé (chameau ou dromadaire).

7– Est-il possible à plusieurs familles de s’associer pour sacrifier une seule bête ?

L’Islam autorise un groupe de sept familles (au plus) de s’associer pour sacrifier un veau ou une vache.

8– Qui doit effectuer le sacrifice ?

La tradition commande au chef de famille de tuer l’animal lui-même sinon, il peut mandater une autre personne pour le faire à sa place.

9– Doit-il assister à la mise à mort de l’animal ?

Sa présence n’est pas obligatoire mais recommandée. En revanche, le mandataire doit dans la mesure du possible, citer le nom du propriétaire de la bête au moment de la mise à mort de la bête.

10- Que fait-on de la viande ?

Placée sous le signe du partage et de la solidarité, la fête de l’Aïd el-Kébir est l’occasion pour les musulmans de se retrouver et de resserrer les liens entre les membres de la communauté et notamment de ceux qui vivent dans le besoin (pauvres, nécessiteux, orphelins). Lors de cette fête, la tradition veut que le 1er tiers de la viande soit donné aux pauvres et aux nécessiteux, le 2ème tiers aux amis et aux voisins (musulmans ou pas) et le 3ème tiers à la famille.

11- Est-il possible de commander la bête chez un boucher ?

Oui, beaucoup de musulmans le font. Il faut juste s’assurer auprès du boucher que la bête a bien été tuée après la prière de l’Aïd.

12- Est-il possible de commander la bête dans une grande surface ?

Oui, à condition que l’abattage soit fait après la prière de l’Aïd, ce qui n’est pas forcément le cas pour les grandes surfaces.

13- Est -il possible de remplacer l’abattage d’une bête par un don ?

Beaucoup de savants musulmans admettent le principe de la substitution, c’est-à-dire le fait de remplacer l’abattage d’un animal par un don. Ainsi, des organisations caritatives musulmanes proposent aux fidèles de recueillir un don en lieu et place du sacrifice d’un ovin pour le diriger vers des familles nécessiteuses. Toutefois, beaucoup de citoyens français de confession musulmane restent attachés culturellement et cultuellement à la pratique et à la symbolique de ce rite.

Azzedine GACI

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