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mercredi 13 novembre 2024

Daniel Milan : « Chaque être humain est responsable de ses actes devant Dieu et devant les Hommes »

Mizane.info publie une tribune de Daniel Milan consacrée aux droits humains et au rappel de ce qu’est la dignité humaine.  

Que des musulmans soient jugés et condamnés pour des faits délictueux ou criminels avérés, comme tout autres citoyens ayant commis de tels actes, ne me dérange pas.

Ce qui me dérange, par contre, ce sont les amalgames et les généralités à propos des musulmans et ces suspicions et stigmatisations permanentes à leur égard, du fait de leur appartenance et pratique religieuses, voire même de leurs supposées idées, imaginées.

Les lois et mesures discriminatoires.

Aller jusqu’à fouiller dans le subconscient de citoyens français, comme le recommandent des textes émanant de services de l’État, du fait de leur religion, fait froid dans le dos et relève de l’Inquisition.

Là, les inquisiteurs, ont franchi le mur du son…

Je suis musulman soufi et ma conception de l’islam se situe aux antipodes de tout dogmatisme et de tout extrémisme, cependant, j’ai bien conscience que cela ne me mets, en France, du moins, à l’abri d’aucune suspicion, pas même mon âge : 72 ans.

J’estime aussi que les salafistes ont le droit de pratiquer leur religion comme ils la comprennent et l’entendent, je ne vois pas où serait le mal, dans la mesure où ils ne l’imposent à personne.

Je suis musulman converti depuis près de 40 ans.

Je vis depuis 27 ans dans une cité habitée par de nombreuses familles musulmanes de toutes origines, j’ai fréquenté assidûment, pendant longtemps des mosquées.

Deux de mes trois enfants, sont franco-algériens. JAMAIS aucun « salafiste » ou autre, n’est venu m’imposer quoi que ce soit.

Alors il faudrait peut-être arrêter avec ces suspicions et ces campagnes de haine, et les lois et les mesures discriminatoires à l’égard des musulmans ; qui sont des citoyens et des êtres humains comme les autres.

Ma conception des droits humains

Aucun être humain n’est supérieur à un autre être humain.

Aucun être humain n’est inférieur à un autre être humain.

Aucun être humain, n’a plus de valeur qu’un autre être humain.

Aucun être humain n’a moins de valeur qu’un autre être humain.

Aucun individu ne peut s’autoriser à dominer, à spolier et à asservir un être humain.

De même, aucun peuple ou groupe d’individus, motivés ou non, par une idéologie, ne peuvent s’autoriser à dominer, à spolier, à piller et à asservir un autre peuple ou une partie de celui-ci.

Tous les peuples sont égaux en droits et en respect.

Aucun peuple n’est supérieur, ni inférieur à un autre.

Il n’y a ni de peuple élu, ni de peuple exclu ; ni de terre promise, ni de terre interdite.

Le respect de l’autre et des droits de l’autre, sont les bases du « vivre ensemble ».

Chaque être humain est responsable de ses actes devant Dieu et devant les Hommes.

Il ne peut y avoir de responsabilité collective, autre qu’idéologique (dans certains cas).

Aucune généralité et aucun amalgame à ce propos, à l’égard d’un peuple, ne peuvent être fait, à propos de mauvais comportements ou d’actes délictueux, de quelques-uns.

Aucun individu, aucun pouvoir, aucun gouvernement, ne peuvent s’autoriser à nier les droits et à porter atteinte aux droits humains d’un peuple, d’une partie de celui-ci, ou de personnes.

Un être humain est égal à un autre être humain quelle que soit son origine, sa nationalité, sa race, sa religion, sa fonction, son appartenance sociale, ses opinions.

Tous les êtres humains doivent être égaux en droits, en respect et en traitement.

Chaque être humain doit disposer des mêmes droits et les moyens de ses droits.

Pas de privilèges mémoriels

Toute préférence à l’égard des uns et toute détestation à l’égard des autres ; sont des discriminations et des atteintes à l’Egalité humaine.

Aucune histoire, souffrance, mémoire, n’est supérieure à une autre histoire, souffrance et mémoire.

Aucune histoire, souffrance, mémoire, n’est inférieure à une autre histoire, souffrance et mémoire.

Tout discours, loi, établissant ou induisant des hiérarchies, des généralités, des amalgames, des distinctions entre les hommes, des préférences, comme des détestations.

Toute monopolisation médiatique au profit d’une histoire et d’une souffrance, sont des atteintes à la dignité et a l’égalité humaines.

Il n’y a pas, de « plus français » et de « moins français » que les autres ; ni même de « vrais français », ce qui induirait l’existence de « faux français ».

Il n’y a pas des citoyens qui seraient des « riens », ce qui laisse supposer que d’autres seraient « des tout ». Il n’y a que des citoyens, en principe égaux, selon les articles de la Constitution.

Et mieux encore, il n’y a que des êtres humains, qui devraient bénéficier de tous les droits humains, en matière d’accès au logement, aux soins de santé, a la sécurité, a la justice, aux libertés, y compris à ceux de circulation et d’expression ; et les moyens de ceux-ci.

Chaque être humain a aussi droit à sa langue, à sa culture, à son identité.

Si toutes les opinions doivent pouvoir s’exprimer ; quand celles-ci sont racistes, suprématistes, induisent des généralités, des amalgames, des inexactitudes, des mensonges, des inégalités, des discriminations, du racisme, peu importe les masques derrière lesquelles elles opèrent : « laïcité », « identité », « antiracisme » …

Elles doivent être combattu au moyen d’un droit de réponse systématique et obligatoire ; par l’éducation et des Rappels à l’égalité constitutionnelle.

Si l’on ne peut forcer des gens à aimer d’autres gens, on peut et l’on doit, néanmoins, se mobiliser contre l’ignorance pour la faire reculer et l’éradiquer.

Dès lors que l’on a pris conscience que l’être humain a des droits humains légitimes ; qu’ils soient reconnus ou non, par les autorités et les pouvoirs en place ; on doit tout faire pour les conquérir les défendre et les vivre selon ses moyens et possibilités.

C’est ce que je m’efforce de faire au quotidien, que je sois directement concerné ou pas.

De toute façon, chaque fois que des droits humains sont bafoués et niés dans le monde ou que des humains n’ont pas les moyens de les exercer nous sommes tous concernés.

L’ensemble de nos droits sont inhérents au fait de vivre, et en toute logique, le fait de vivre, ne doit être soumis à autorisation.

Bref, un être humain devrait pouvoir aller vivre dans le pays où il souhaite, choisir son type d’habitat ; pouvoir faire vivre sa famille, se soigner, s’il est malade ; qu’il dispose de moyens ou pas, bénéficier d’un système de solidarité, si nécessaire ; exercer le métier qu’il veut, si celui-ci ne requiert pas de compétences particulières ; pratiquer sa religion, sans être l’objet de suspicion et devoir en permanence, rendre des comptes.

Daniel Milan

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