Invité du Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro, dimanche 12 décembre, le ministre des Cultes Gérald Darmanin a prononcé l’avis de décès du CFCM. « Le CFCM, pour les pouvoirs publics, pour la république française, n’existe plus, n’est plus l’interlocuteur de la République », a-t-il déclaré. Zoom de la rédaction.
C’est une annonce historique et une grande première dans l’histoire des rapports entre les cultes et la République française. Le ministre de l’Intérieur chargé des Cultes, Gérald Darmanin, a officiellement annoncé la fin du CFCM au cours d’un entretien au Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro ce dimanche 12 décembre.
« Aujourd’hui le CFCM, c’est-à-dire la représentation de l’islam consulaire, les Marocains, les Algériens, est morte. Le CFCM, pour les pouvoirs publics, pour la république française, n’existe plus, n’est plus l’interlocuteur de la République. Il ne l’a plus été parce que le président de la République Emmanuel Macron a pris une décision courageuse que personne n’a jamais pris, il a voulu mettre fin à l’islam consulaire, être clair avec les islamistes. Et il a fait signer une charte qui reconnaît des valeurs fondamentales pour la République. Trois fédérations de musulmans n’ont pas souhaité la signer. Cinq ont souhaité la signer. Nous ne parlons plus institutionnellement à ces trois fédérations. »
Les « ennemis de la République ne seront pas invités »
Fait nouveau, la mise en cause du président du CFCM (Mohammed Moussaoui, ndlr) par le ministre Darmanin. Mohammed Moussaoui a été associé aux fédérations non signataires de la charte, en dépit du fait que sa fédération, l’UMF, l’avait signé.
« Le CFCM qui est encore présidé par un président de ces fédérations n’est plus notre interlocuteur. Je n’ai plus reçu ces personnes depuis le fait qu’ils aient refusé de signer cette charte. »
Gérald Darmanin a annoncé dans la foulée une nouvelle organisation de l’islam de France non consulaire pour fin janvier.
« Nous allons travailler à une nouvelle organisation de l’islam de France. Il y a eu plus de 300 réunions depuis six mois avec les préfets de département pour réunir des assises territoriales de l’islam avec tous ceux qui veulent travailler pour la République mais qui acceptent l’idée de cette charte (…) Fin janvier le président de la République pourra réunir la centaine de nouveaux représentants de cet islam de France parmi lesquels il y aura des femmes, des laïcs, des gens de la société civile, très différents de ce qui existait auparavant, qui n’ont plus de liens avec l’islam consulaire, l’islam de l’étranger. Il n’y aura plus d’imams détachés.
Une nouvelle organisation sur le modèle allemand.
«Effectivement, il y aura une nouvelle organisation mais avec des gens qui veulent travailler avec la République. Nous allons faire une réunion à l’allemande, les Allemands font ce genre de choses. Une sorte de forum, le forum de l’islam de France. Mais ceux qui sont des ennemis de la République ne seront pas invités. Evidemment, nous devons assimiler le culte pour qu’il devienne un culte national. Les musulmans ont tout à fait le droit de prier dans la République, mais pas commandés par des Etats étrangers. »