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jeudi 21 novembre 2024

Islamophobie : la France et l’Autriche, en tête des pays européens

Shezana Hafiz ( au centre) de l’association britannique de lutte contre l’islamophobie CAGE.

Des organisations musulmanes de défense des droits humains réunies à Paris le 11 novembre ont fait le point sur l’état de l’islamophobie en Europe. La France et l’Autriche font office de mauvaises élèves sur l’état des libertés religieuses. Zoom.

La lecture du rapport sur l’islamophobie en Europe (2021) n’a pas de quoi rassurer sur l’ampleur du phénomène. Présentée à Paris le 11 novembre dernier, ce rapport recense et analyse les actes islamophobes et les contextes politiques dans lesquels ils émergent.

La France et l’Autriche y apparaissent comme « les fers de lance de l’islamophobie » selon Elias d’Imzalène, fondateur de Perspectives musulmanes, organisateur de l’événement.

Elias d’Imzalène.

L’association gouvernementale britannique CAGE était aussi du programme sous la houlette de Shezana Hafiz. Mizane.info a consulté le rapport et publie la traduction d’un passage détaillant le contexte de l’islamophobie en France.

La loi contre le séparatisme

« Les gouvernements français et danois, qui semblent faire partie de la coalition des pays où les élites encouragent les politiques islamophobes, ont introduit une nouvelle législation restreindre les libertés civiles en ciblant de manière discursive les musulmans. Comme le souligne Kawtar Najib dans son rapport sur la France dans ce volume, la mise en œuvre de la loi séparatisme (une loi prétendant confirmer le respect des principes de la République) le 24 août est un cas d’espèce.

Cette loi est la promulgation de deux autres lois, la loi du 25 mai dite de sécurité globale et la loi relative à la prévention des actes de terrorisme et au renseignement du 31 juillet, qui renforcent la loi de 2017 renforçant elle-même la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, ainsi que la loi instaurant l’état d’urgence en 2015.

Comme le soutient Kawtar Najib dans son rapport, la loi sur le séparatisme

amplifiera en fait la méfiance et les abus contre les populations musulmanes. La loi sur le séparatisme vise dans ses 103 articles les musulmans ordinaires ainsi que les civils musulmans. Dans une logique de politique « d’obstruction systématique » (mise en place en février 2018), le Conseil des ministres de janvier 2022 recense un cumul impressionnant de 24 887 contrôles, 718 fermetures et 46 millions d’euros saisis.

La dissolution des associations contre l’islamophobie

La politique d’obstruction systématique du gouvernement français s’est terminée par la création de 101 unités gouvernementales à l’échelle nationale chargées de surveiller l’islam et les musulmans ; 24 887 organisations et entreprises musulmanes placées sur une liste noire secrète et sous surveillance stricte ; la fermeture de 718 organisations et entreprises appartenant à des musulmans, y compris au moins 4 écoles, 37 mosquées, 210 entreprises et deux organisations ; et 46 000 000 euros saisis à partir de janvier 2022.

Alors que le ministère de l’Intérieur avait initialement plaidé la fermeture de plusieurs organisations de la société civile qui luttent contre le racisme antimusulman comme la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI) et le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) au motif de soutien au terrorisme, le Conseil d’État a rejeté cet argument, mais a tout de même confirmé leur fermeture officielle en septembre 2021 (pour le CCIF). »

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