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samedi 23 novembre 2024

Laylat al-Qadr : lumière du Tout-Puissant dans la révélation du Saint Coran

Dans sa dernière chronique, Abdelwadoud Gouraud revient sur la Nuit de la valeur, Laylat al Qadr, son importance et sa signification, sur Mizane.info.

Par la volonté de Dieu et Sa grâce, nous nous trouvons dans la dernière décade du mois béni de Ramadan. Après la première décade marquée par la Miséricorde, puis la deuxième marquée par le Pardon, nous voilà dans la dernière étape de l’itinéraire de transformation et de purification spirituelles, la phase de l’affranchissement du feu[1] qui aboutit au salut de l’âme, lorsqu’on vient à Dieu bi qalbin salîm, le coeur sain et sauf : Le Jour où ni biens ni enfants ne seront d’aucune utilité, sauf celui qui vient à Dieu avec un coeur sain. Le Paradis sera rapproché de ceux qui se prémunissent par Dieu, al-muttaqîn. (26 : 88-90)

C’est ainsi que la vertu de la taqwâ, acquise notamment à l’aide du jeûne rituel, la‘allakum tattaqûn, opère en nous pour assainir le coeur et assurer son intégrité spirituelle (salâmat al-qalb). C’est dans cette condition que les muttaqîn arrivent à Dieu et accèdent à Son paradis.

Ces dix derniers jours de Ramadan sont ceux qui renferment, tel un trésor, la nuit extraordinaire de Laylat al-Qadr. Il est dit qu’elle se renouvelle au cours de chaque Ramadan, lors d’une nuit impaire des dix derniers jours. La date peut varier d’année en année : la 21e, la 23e, la 25e, la 27e ou la 29e nuit de Ramadan. Dieu a caché Laylat al-Qadr afin que les musulmans restent constants dans leurs efforts et s’y préparent pendant tout le mois de Ramadan, mais Il a en même temps dévoilé certains des aspects de cette nuit mystérieuse. Voici comment Il nous la décrit dans le Coran.

En vérité, Nous l’avons fait descendre lors de Laylat al-Qadr. Et qui te fera saisir ce qu’est Laylat al-Qadr ? Laylat al-Qadr est meilleure que mille mois. Les Anges et l’Esprit descendent en cette Nuit avec la permission de leur Seigneur, afin d’exécuter tout ordre. Elle est paix jusqu’au lever de l’aube. (97 : 1-5)

D’après ‘Aïsha (radiyAllâhu ‘anhâ), mère des croyants, le Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) avait l’habitude de se retirer durant les derniers jours du mois de Ramadan. Il recommandait : « Cherchez Laylat al-Qadr pendant les dix derniers jours de Ramadan. » (Bukhari, Muslim) Ce faisant, le Prophète nous invite à une quête spirituelle, qui va au-delà des conjectures et des calculs, en réalisant une retraite intérieure et une disposition du cœur pour pouvoir, avec la permission de Dieu, accéder à la réalité du monde supérieur, à la nature des anges et de l’Esprit.

Le Prophète nous appelle à une préparation de l’âme à accueillir la miséricorde divine, la descente spirituelle et la grande paix qui se manifestent au cours de cette nuit unique. Nuit de Paix profonde dans laquelle sont réordonnées les mondes visibles et invisibles, et revivifiés les cœurs des croyants.

Il ne s’agit pas tant, ou seulement, d’attendre cette nuit bénie, mais de s’y préparer activement, et de se disposer intérieurement afin de pouvoir bénéficier des mystères et des grâces incommensurables qu’elle porte en elle.

Laylat al-Qadr, son nom même est un mystère ! Nuit de la Puissance, nuit de la Valeur, nuit de la Capacité, nuit du Destin, nuit de la Détermination, nuit de la Révélation. Laylat al-Qadr est à la fois tout cela, et bien plus encore ! La nuit est en elle-même ici-bas un symbole du Ghayb, du Mystère divin, du Non-manifesté, caché et inaccessible aux sens et à la raison. Laylat al-Qadr est porteuse de mystères aussi innombrables qu’insondables.

En nous aidant à réaliser la vertu de la taqwâ, le rite du jeûne, lui-même surnaturel, nous réapprend  ce sens du mystère qui est précisément l’une des qualités des muttaqîn : Alif Lam Mim. Voici le Livre qui ne porte aucun doute. Guidance pour les muttaqîn, ceux qui se prémunissent (par Dieu), qui croient au Mystère non-manifesté, accomplissent la prière rituelle, et offrent une partie de la subsistance que Nous leur avons accordée. (II : 1-2)

Le jeûne, la prière et l’aumône nous préparent à trouver Laylat al-Qadr et certains de ses mystères : mystère du Coran descendu sur le dernier messager, guidance pour les muttaqîn ; mystère de la Révélation et de la prophétie ; mystère de l’Eternité, du Temps, de la succession du jour et de la nuit ; mystère de l’Esprit et des anges au service de l’Ordre divin ; mystère du Destin ; mystère de la Paix qui émane du Nom et de la Qualité de Dieu al-Salâm ; mystère du Qadr qui émane des Noms et des Qualités de Dieu al-Qâdir al-Qadîr al-Muqtadir.

Laylat al-Qadr est « Nuit de la Valeur » de par sa noblesse et son rang éminent par rapport à toutes les autres nuits. Sa valeur est inestimable, incommensurable. Les créatures sont incapables de la saisir, seul Allah en connaît la véritable nature. Et qui te fera saisir (adrâ) ce qu’est Laylat al-Qadr ? Laylat al-Qadr est meilleure que mille mois. Les savants expliquent que la nature de Laylat al-Qadr échappe à la dirâya, c’est-à-dire l’entendement humain, elle dépasse toutes les déterminations et mesures spatio-temporelles propres à ce bas-monde.  Lors de cette nuit, l’Esprit (al-Rûh) et les Anges descendent sur terre : ils proclament la louange, la gloire et la sainteté de Dieu, attestent Son unicité, transmettent leurs salutations de paix aux musulmans, disent âmîn à leurs prières, et implorent le pardon de Dieu pour la communauté de Muhammad (), et cela jusqu’à l’aube.

Dans cette Nuit, certains adorateurs trouvent la valeur et la mesure de leur âme, tandis que d’autres contemplent la valeur de l’Adoré. Et quelle différence entre trouver et contempler !  En réalité, ceux qui cherchent à vivre constamment dans le souvenir et la présence d’Allah ne se contentent pas de  Laylat al-Qadr ou de la mosquée pour adorer et connaître leur Bien-Aimé. Pour ceux-là, chaque nuit d’intimité spirituelle et de proximité avec Lui est une Laylat al-Qadr.

Wa mâ qadarû Allâha haqqa qadrihi. Ils n’ont pas considéré Dieu à Sa juste valeur, selon Son vrai Qadr, dit le Coran. Comment réussir à considérer Dieu selon Son vrai Qadr, et non à notre petite mesure ? En suivant le modèle parfait du Prophète () qui est dhû al-qadr al-‘azhîm, celui que Dieu a doté de la capacité immense.

Laylat al-Qadr est « Nuit de la Capacité » du Prophète illettré que le Tout-Puissant rendit capable de porter et de réciter Sa Parole. La poitrine du Prophète s’ouvrit à la Révélation divine, à la Récitation sacrée, laissant les signes divins remplir tout son être purifié et transformé. Grâce à Dieu, le musulman a la possibilité, notamment à travers le jeûne de Ramadan, les prières nocturnes et la récitation du Coran, de rendre son cœur plus pur et plus transparent à la Volonté divine, d’acquérir une part de la capacité et du caractère prophétiques, pour pouvoir goûter et assimiler le miracle du Livre de Dieu.

Layat al-Qadr renouvelle le miracle de la guidance prophétique dans le miracle de la révélation coranique. Le Prophète Muhammad guide les croyants muttaqîn dans l’approfondissement de la foi dans le Mystère divin non-manifesté, tout en leur apprenant la discipline de l’humilité, l’exemple de la servitude spirituelle, le respect des limites providentielles. Il leur enseigne le Livre et la Sagesse, les purifie, les bénit, illumine leurs coeurs par la Lumière du Seigneur, les éduque par son khuluq ‘azhîm, nature incommensurable et magnifique, au point d’être identique au Qur’ân al-‘azhîm, la Récitation divine incommensurable et magnifique.

Par l’intermédiaire du Prophète, les musulmans deviennent les témoins et les interprètes des signes de la Parole d’Allah : « En Vérité, Nous l’avons fait descendre lors de Laylat al-Qadr. Et qui te fera saisir ce qu’est Laylat al-Qadr ? » Le Nous de Majesté divine s’adresse au tu de Muhammad. Dieu a fait du Prophète le réceptacle pur de Sa parole, mais aussi Son interlocuteur direct et Son interprète fidèle.

Sans l’interlocution du Prophète, nous n’aurions pas entendu les signes de la Révélation. Sans l’interprétation du Prophète, nous ne saurions pas comment lire les signes de la Révélation. Sans lui, le Coran ne serait pas descendu, et Laylat al-Qadr ne serait pas manifestée. Sans lui, les limites de la nature humaine ne seraient pas dépassées, et la connaissance ne serait pas dévoilée. Sans lui, le monde supérieur ne serait pas accessible, et la Paix ne serait pas propagée. Sans lui, l’aurore ne se lèverait pas, et le monde ne serait pas illuminé. Il est al-insân al-kâmil qui reçoit l’Esprit de Dieu et sert Son Amr, Ordre.

Laylat al-Qadr est « Nuit de la Révélation » et en même temps « Nuit de la Détermination » ou « du Destin ». Lors de cette nuit bénie, l’Ordre divin détermine la destinée de toutes choses pour l’année à venir : Hâ Mîm. Par le Livre révélateur. En vérité, Nous l’avons révélé au cours d’une nuit bénie, résolu à vous mettre en garde. Au cours de cette nuit est tranchée toute disposition sage. (44 : 1-4)

Laylat al-Qadr manifeste la réalité de la Parole divine qui ordonne l’existence par son ordre Kun, Sois !, et qui révèle Son message de Vérité. Le Livre du Coran est comme le Livre de l’Existence, ils contiennent les ayât, les signes de Dieu qui s’offrent aux êtres doués d’intelligence, qui les méditent, les suivent et les récitent dans le Coran et dans leur propre existence.

Selon le compagnon ‘Abdallah Ibn ‘Abbas (radiyAllâhu ‘anhumâ), l’interprète du Coran par excellence, le Coran fut descendu intégralement en une fois au cours de cette nuit, depuis la Table Gardée (al-lawh al-mahfûzh) jusqu’au ciel de ce bas-monde, puis il fut révélé progressivement, comme une « pluie d’étoiles », tout au long des vingt-trois années de la mission prophétique.

Il y a une correspondance profonde entre la Descente synthétique du Coran à partir de la Table Gardée, puis sa révélation graduée dans le temps, et le Décret éternel, al-Qadâ’, établi selon la Science divine, qui se manifeste dans le temps conformément au rythme de la prédétermination divine, al-Qadar.

« C’est ainsi que sont inscrites les choses de toute éternité, explique l’imam al-Ghazali. Et c’est ainsi que les causes et les effets s’enchaînent, conformément à la disposition établie par le Seigneur des seigneurs et l’Agent des causes. Cela ne procède pas de faits fortuits, mais d’une volonté, d’une sagesse, d’une vérité établie et d’un ordre péremptoire que l’on définit en empruntant à la langue le terme de « décret » (al-Qadâ’). On dit de ce décret qu’il est aussi bref qu’un clin d’œil (Coran 54 : 50), ou plus prompt encore. Les mers des potentialités déferlèrent en vertu de ce Décret divin péremptoire selon les modalités préétablies. Pour définir la hiérarchie des choses décrétées, on emprunta à la langue le nom de « destin » (al-Qadar). Le mot « décret » apparaît donc relatif à l’ordre unique et global, tandis que le mot « destin » est relatif au déploiement infini des choses dans leur singularité et temporalité. Il est dit que rien ne sort de ce décret et de ce destin. »[2]

Dans ce domaine, le Prophète nous enseigne à « croire au Destin imparti en bien comme en mal », en faisant preuve de gratitude pour les bienfaits et de patience face aux épreuves, et à en nous montrant satisfaits du Décret souverain de Dieu. En même temps, il nous met en garde contre les recherches vaines et les débats stériles autour de la Prédestination qui reste un mystère insondable et ineffable, qu’aucun être humain ne peut percer. « Soyez sereins, dit-il, vous n’avez pas été créés pour cela. Quant à Dieu, Il n’a pas de compte à rendre sur ce qu’Il fait, tandis qu’eux ont des comptes à rendre. (21 : 23) » Le Prophète nous apprend à accepter sereinement le destin, et à nous soumettre en paix à la Volonté divine, et à mettre toutes notre capacité et toute notre incapacité au service du miracle de la Qudra de Dieu incommensurable et impénétrable.

Laylat al-Qadr est un signe éclatant de la Qudra de Dieu, Sa Toute-Puissance qui fait exister les choses et les produit conformément à Sa Volonté (Irâda) et à Sa Science (‘Ilm). La réalité et l’action de ces Attributs divins sont en soi incomparables et indescriptibles. « Il est impossible d’en traduire l’essence sublime et la réalité singulière, dit l’imam al-Ghazali à propos de la Qudra divine.

Nulle expression en ce monde ne saurait la décrire tant elle est insigne, et tant les plus vives intelligences des humains établissant les langues sont loin de pouvoir appréhender les prémices de sa grandeur. Leurs regards ne sauraient se hisser vers les sommets que cette Qualité divine occupe, comme la vue des chauves-souris ne parvient pas à voir la lumière du soleil. Ce n’est pourtant pas que cette lumière soit imperceptible. Mais c’est que la vue de ces animaux est trop fragile. Ceux dont les regards parvinrent à en percevoir la sublimité furent ainsi contraints d’emprunter au monde trivial des idiomes humains quelques tours pour en donner un infime aperçu.

Ils empruntèrent donc le nom de « puissance » (qudra) pour désigner cet Attribut divin sublime. C’est du fait de cet emprunt que nous osons en parler. Et voilà que nous disons que le Très-Haut possède un attribut de puissance dont procèdent la création et la novation. »[3]

Dieu a accordé à Ses créatures une part de qudra, un pouvoir et une capacité qui ne sont qu’un pâle reflet de Son Attribut sublime. Si le nom de l’attribut est semblable, cependant le pouvoir des créatures est sans commune mesure avec la Puissance divine.

Pendant que d’autres se perdent dans les dédales du qadar ou s’illusionnent sur leur propre qudra, les muttaqîn préfèrent suivre la compagnie du Prophète sur le chemin de l’existence qui les mène progressivement du qadar jusqu’auprès du Roi Tout-Puissant.

Certes, Nous avons créé toute chose selon une mesure. Notre Ordre ne tient qu’en un mot aussi bref qu’un clin d’oeil. Déjà Nous avons anéanti tous vos semblables : y-t-il quelqu’un pour prendre cela en considération ? Et tous leurs actes sont consignés dans les Ecritures.  Toutes leurs actions d’importance ou minimes sont couchées par écrit. Ceux qui se sont prémunis par Dieu (al-muttaqîn) se partagent entre des jardins et des fleuves, en un séjour dénué de frivolité auprès d’un Roi Tout-Puissant (muqtadir). (54 : 49-55)

Dieu Se nomme Lui-même al-Qâdir al-Muqtadir, le Tout-Puissant. Dans son commentaire sur les Noms divins, l’imam al-Ghazali précise : « Al-Qâdir al-Muqtadir est celui qui peut agir s’il le veut, ou ne pas agir s’il le veut. Vouloir n’est pas une condition nécessaire pour Son pouvoir. Par exemple, Allah peut très bien faire surgir le Jour de la Résurrection à cet instant même. S’Il l’avait voulu, Il l’aurait fait. Cependant, Il ne le fait pas, parce qu’Il ne le veut pas. Et Il ne le veut pas parce que Sa science éternelle a déterminé un terme et un temps précis pour la Résurrection. Ce n’est donc pas une question de capacité, mais de volonté. Le Tout-Puissant absolu est Celui qui créé, invente et produit toute chose existante à partir du néant. Il est Seul Créateur, Inventeur et Producteur, et n’a nul besoin d’aide extérieure. C’est Allah.

Quant à l’être humain, s’il dispose d’un pouvoir de façon générale, celui-ci est néanmoins déficient et imparfait, puisqu’il ne peut pas tout, son pouvoir et ses possibilités sont limités, et d’ailleurs, il ne peut rien inventer par lui-même. En réalité, c’est Dieu qui crée et invente les possibilités de l’être humain à travers le pouvoir de ce dernier, et ce, quels que soient tous les moyens qu’il se donne pour parvenir à ses fins. Mais c’est là une vérité trop profonde pour être exposée dans ce genre de livre. »[4]

Laylat al-Qadr révèle la collaboration mystérieuse entre la qudra relative de l’homme et la qudra absolue de Dieu, entre l’effort humain et le don divin.

Le serviteur est impuissant par lui-même, il n’a pas de pouvoir autonome, son existence et ses actions dépendent directement de la Qudra de Dieu. Wa Allâhu ‘alâ kulli shay’in qadîr, rappelle maintes et maintes fois le Coran : Dieu est puissant sur toute chose, Dieu peut tout Sa qudra détermine toute chose.

C’est en reconnaissant son impuissance foncière (‘ajz) et sa dépendance totale envers Dieu que le serviteur peut connaître son Seigneur, et reconnaître les signes miraculeux de Sa Toute-Puissance (mu‘jizât) qui accompagnent la révélation du Coran et la mission du Prophète, qui réduisent à l’impuissance (i‘jâz) l’arrogance des incrédules.

Au contraire, le croyant qui a foi en la Toute-Puissance de Dieu admet sa propre incapacité. Il s’en remet à Sa science infinie et à Sa volonté supérieure, et s’appuie sur Lui en toute circonstance : mâ-shâ’Allâh lâ quwwata illâ billâh, que la Volonté de Dieu soit faite, il n’est de force que par Dieu !

Le serviteur réalise ainsi le plus haut degré possible de connaissance, de capacité et d’existence, lorsqu’il se reconnaît ignorant, incapable et inexistant en dehors de la Science, de la Volonté et de la Puissance de Dieu. Il découvre alors qu’il ne connaît, ne peut et n’existe que grâce à Lui, pour Lui et en Lui. « Gloire à Celui qui n’a octroyé à Ses créatures d’autre voie pour Le connaître que l’impuissance à Le connaître », disait le noble et fidèle compagnon du Prophète, Abu Bakr al-Siddiq, le Véridique (radiyAllâhu ‘anhu).

Pour conclure, nous voudrions citer les paroles d’un maître spirituel contemporain qui enseigne à propos de la crise et l’épreuve de la pandémie que traverse actuellement l’humanité : « Toute crise représente le rappel à une fin qui ne donne pas le temps pour le désespoir ou pour une pensée inutile, mais qui concède toujours le temps pour une invocation, une prière dans laquelle on redécouvre notre propre incapacité par rapport au mystère de la Toute-Puissance divine, et on découvre la participation à la protection de Dieu qui prend soin et sauve. »[5]

Il nous reste donc à prier avec espoir, pour pouvoir contempler la lumière du Tout-Puissant dans la Révélation du Coran, en répétant la prière de Laylat al-Qadr enseignée par le Prophète à son épouse ‘Aïsha, et à travers elle, à toute sa communauté : Allâhumma innaka ‘afuwwun tuhibbu al-‘afwa fa‘fu ‘annâ. Mon Dieu, Tu es Indulgent et Ton Pardon efface. Tu aimes pardonner et effacer. Sois Indulgent avec nous.

Abdelwadoud Gouraud

Notes :

[1]     Référence au hadith prophétique décrivant Ramadan : « Son début est miséricorde, son milieu pardon, sa fin affranchissement du feu. »

[2]     Abu Hamid al-Ghazali, Le livre de la patience et de la gratitude, trad. Idrîs de Vos, Albouraq, pp. 130-131.

[3]     Ibid, pp. 128-129.

[4]     Al-maqsad al-asnâ fî sharh asmâ’ Allâh al-husnâ (Le but ultime dans l’interprétation des Noms de Dieu sublimes). Traduction par nos soins.

[5]     Yahya Pallavicini, « Ramadan en temps de pandémie »: http://www.finnegans.it/voci-e-paesaggi-dello-spirito-ramadan-in-tempi-di-pandemia-di-yahya-pallavicini/

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