L’établissement parisien qui accueillait 110 élèves a dénoncé dans un communiqué une décision qu’il juge « arbitraire ». Le zoom de la rédaction.
Etablissement privé associatif indépendant « à éthique universaliste et à visée pédagogique d’excellence », le collège-lycée MHS situé dans le 19e arrondissement de Paris s’est vu notifié une décision de fermeture prise à la suite d’un contrôle effectué il y a trois semaines.
« Cette décision, explique l’établissement, a été prise à la suite d’une inspection interministérielle en date du 17 novembre 2020, durant laquelle nos élèves se sont retrouvés entourés d’une quarantaine de contrôleurs, inspecteurs et agents ministériels dont de nombreux policiers. »
Un contrôle dont l’objectif était de vérifier le respect des normes de sécurité des locaux de l’établissement au regard de la réglementation ERP (Etablissement Recevant du Public).
Les responsables de l’école privé annoncent avoir réalisé des travaux en vue d’une mise en conformité complète de leurs normes de sécurité. Des travaux qui ont été jugés insuffisants, les autorités ayant mis en évidence « des failles liées à la sécurité du bâtiment ».
Cette décision, jugée « disproportionnée » et « arbitraire », est implicitement désignée comme discriminatoire.
Premières victimes de la loi sur le séparatisme
« Parmi toutes les structures présentes dans ce bâtiment – dont certaines relèvent de différents ministères, recevant également des enfants – et soumises aux mêmes réglementations, seule celle de MHS Paris se voit sommer de fermer sous peine de poursuites », mentionne le communiqué.
Une fermeture qui impacte directement 110 élèves en plein confinement et dans un contexte de restriction sanitaire qui fragilise considérablement leur année de scolarité, explique MHS. Autres victimes, les 18 membres de l’équipe pédagogique qui se retrouvent « sans emploi ».
Zinedine Gaid, enseignant en sciences économiques et sociales et en philosophie au sein de l’établissement privé, dénonce un climat d’ « hystérie », de « confusion » et de « bêtise d’un pan non négligeable de nos décideurs politiques au sujet de la « question musulmane » et de la « radicalisation » ».
Zinedine Gaid, qui souligne que MHS n’est pas un établissement confessionnel, considère également que les responsables de l’établissement privé sont « les premières victimes (collatérales ?) de la future loi sur le « séparatisme » ».
Une conférence de presse aura lieu demain jeudi 10 décembre dans les locaux du collège-lycée.