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lundi 23 décembre 2024

Le président algérien : « Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge »

Le président algérien Tebboune au cours d’un entretien sur France 24.

Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, a exprimé sa colère contre le gouvernement français au cours d’un entretien dimanche 10 octobre. En cause, les récentes déclarations de Macron sur l’histoire algérienne et celle du ministre de l’Intérieur sur le nombre de réfugiés algériens clandestins. Zoom.

Le froid n’est pas retombé entre Paris et Alger. Les déclarations du président Macron en pré-campagne au cours d’une rencontre privée rendue publique par Le Monde a fait grincer les dents du président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Ce dernier n’a pas mâché ses mots. Après la fermeture de l’espace aérien aux avions militaires français de l’opération Barkhane et le rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, décidés à la suite du discours critique d’Emmanuel Macron à l’encontre du pouvoir algérien qualifié de «système politico-militaire fatigué», le président algérien s’en est pris cette fois au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

« Ne nous mélangez pas avec d’autres pays »

En cause, les chiffres avancés par le ministère de l’Intérieur qui a annoncé quelques « 7.730 obligations de quitter le territoire français (OQTF) prononcées depuis janvier contre des ressortissants algériens », selon 20 minutes.

Un « gros mensonge » a riposté Abdelmadjid Tebboune qui parle pour sa part de 94 clandestins et qui a contesté la politique française au nom des accords d’Evian

« Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge (…) Il n’y a jamais eu 7.000 [Algériens à expulser]. La France a évoqué avec nous plus de 94 [Algériens]. Jamais il n’y en a eu 7.000 (…) La réduction des visas est une question qui relève de la souveraineté de tous les Etats, y compris pour l’Algérie, à condition qu’elle respecte les accords d’Evian et les accords de 1968 qui dictent certaines mesures », a-t-il déclaré.

Selon ces accords, les Algériens disposent d’un régime spécifique facilitant leur entrée en France, leur garantissant la liberté de s’établir comme commerçant ou indépendant et d’accéder plus rapidement à des titres de séjours valables dix ans. « Ne nous mélangez pas avec d’autres pays (…). L’Algérie est un pays spécial » pour la France, « il y a des accords qui nous lient », a tambouriné le président algérien.

Le ministère maintient ses chiffres

Du côté du ministère de l’Intérieur, la sortie de Tebboune n’est pas passé inaperçue. Le ministère a néanmoins maintenu ses chiffres. « La liste [des 94 Algériens] à laquelle le président Tebboune fait référence [est celle] aux profils ultra-prioritaires, ceux fichés pour radicalisation et qu’on considère comme les plus dangereux, qu’on veut renvoyer au plus vite ». Des individus refusés en Algérie. « Ils ne vont pas rentrer [en Algérie] car ils sont liés au terrorisme. Ils sont venus de Syrie (…) Il y a des binationaux qui n’ont pas de famille ici », avait précisé le président algérien.

Fin septembre, Gérald Darmanin avait, pour sa part, justifié sur BFM TV sa politique de restriction drastique des visas en ces termes :  « On le fait parce qu’une partie des compatriotes Algériens, Marocains, Tunisiens qui sont sur le sol français ne sont plus acceptés par ces pays soit parce que ce sont des personnes qui sont islamistes radicales, soit qu’ils sont délinquants (…) On leur dit : tant que vous ne reprenez pas vos compatriotes, on n’accepte pas vos compatriotes. »

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