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mercredi 04 décembre 2024

Les nationalistes hindous interdisent le hijab aux écolières musulmanes

L’Etat indien du Karnataka, aux mains du BJP, interdit depuis une semaine l’accès aux élèves musulmanes portant un hijab.

Dans l’Etat du Karnataka au sud de l’Inde, les élèves voilées sont désormais persona non grata ! Le BJP, parti nationaliste hindou, a fait interdire depuis quelques jours l’accès aux écoles à toutes les élèves portant un hijab. Elles ne peuvent accéder à leurs établissements qu’en ayant retiré leur voile.

« On nous a dit qu’on ne pouvait pas s’asseoir en classe avec le hijab, explique une Indienne de 17 ans, citée par Libération, des sanglots dans la voix. Mes amies et moi avons donc refusé d’entrer. Pourquoi est-ce qu’ils changent soudainement les règles ? Est-ce normal, alors que nous avons nos examens la semaine prochaine ? »

Des milliers d’élèves, âgées de 10 à 18 ans, sont concernées par cette interdiction.

Un apartheid religieux

Chaque jour, des directeurs d’établissements scolaires et des surveillants se placent à l’entrée et filtrent les élèves. La majeure partie d’entre elles, attachées à leurs convictions religieuses, refusent d’ôter leur hijab.   L’Etat du Karnataka, sous le contrôle politique des nationalistes hindous, compte 13 % d’Indiens de confession musulmane.

Début janvier, une douzaine d’étudiantes avaient déjà été refoulées des classes au même motif à Udupi. Une partie d’entre elles avaient lancé un sit-in pendant une semaine pour protester contre cet apartheid religieux. Des contre-manifestations hindoues avaient provoqué une montée des tensions et des affrontements éclatèrent. Les écoles furent fermées quelques jours.

Depuis leur réouverture, une politique d’interdiction complète est imposée par le pouvoir y compris dans les écoles musulmanes dans un pays où les signes et vêtements religieux ne sont pas interdits.

Un contexte électoral

Deux autres états ont suivi le pas dans le Madhya Pradesh et l’Uttar Pradesh. Dans un contexte marqué par des élections régionales, cette politique discriminatoire est perçue comme un argument de poids pour mobiliser l’électorat populiste hindou. Des étudiantes ont déjà saisi la cour régionale d’appel pour contester cette politique et défendre leur « droit fondamental » à aller en classe voilées.

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