Cheick Chérif Ousmane Madani Haidara.
Dans une vidéo publiée le 15 décembre, le plus haut responsable musulman du Mali a adressé un message aux colonels qui ont pris le pouvoir à la tête du pays. « Ça ne va pas, ni sur le plan sécuritaire, ni sur le plan alimentaire » a déclaré Cheick Chérif Ousmane Madani Haidara du Haut conseil islamique.
Au Mali, c’est lui le leader religieux des musulmans. Cheick Chérif Ousmane Madani Haidara, président du Haut conseil islamique (HCIM), est plutôt discret quand il s’agit de politique. Mais la situation sociale du Mali étant ce qu’elle est, le religieux est sorti de sa discrétion et a pris la parole.
Dans une vidéo qui fait le tour des réseaux sociaux, Cheick Chérif Ousmane Madani Haidara critique la gestion du pouvoir et appelle l’ensemble des religieux à « dire la vérité » aux nouveaux dirigeants du Mali. Sans prôner de rupture radicale avec le pouvoir, le numéro 1 du HCIM évoque toutefois une « crise sans précédent » et considère que « ça ne va pas, ni sur le plan sécuritaire, ni sur le plan alimentaire ». Il faut « donner des conseils et dire la vérité aux autorités si elles sont sur le mauvais chemin ».
Depuis le coup d’État militaire de 2020, les rapports entre le HCMI et l’actuelle direction ne sont pas au beau fixe. Des tensions traversent leurs échanges. Selon RFI, le président Haidara « s’était personnellement impliqué pour favoriser une libération des militaires ivoiriens arrêtés à Bamako et accusés, par le gouvernement de transition, d’être venus déstabiliser le pays. Sans succès. »
Autre déboire, en novembre, le Haut conseil islamique miroitait trois sièges au Conseil national de transition, l’organe législatif du pouvoir. En vain.
A propos de la crise malienne, M. Haidara envisage néanmoins d’organiser un rassemblement de la société civile pou proposer des solutions. Un rassemblement dans lequel religieux et politiques seront réunis.
« Le pays est dans une situation difficile, mais nous avons décidé de rencontrer tous les acteurs de la société civile, de la classe politiques ainsi que tous les cadres et commis de l’États, pour formuler des recommandations de sortie de crise. En tant que citoyens, nous devons contribuer à la construction du pays. Nos recommandations seront transmises aux autorités. »
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