Selon une enquête co-publiée par The Sunday Times et le Bureau of Investigative Journalism, le Qatar aurait fait appel à des hackers indiens pour pirater et espionner les messageries de plusieurs personnalités. Michel Platini et la sénatrice Nathalie Goulet feraient parties des cibles. Le Qatar dénonce des « allégations fausses et sans fondement ».
C’est une info publiée par le journal The Sunday Times et le Bureau of Investigative Journalism. Selon ces deux organes de presse, le Qatar aurait payé un groupe de hakers indiens pour qu’ils piratent et espionnent les messageries de plusieurs personnalités.
Journalisme, politique et sport
Journalistes, sportifs, politiques, les cibles de ce hacking seraient liées à l’image du Qatar écornée par la campagne publique menée contre l’émirat. Accusation d’exploitation des travailleurs, ultraconservatisme jugée incompatible avec les « valeurs » occidentales, les attaques contre Doha menaient déjà bon train.
Toutes les accusations s’appuient sur les dires d’une seule source, Aditya Jain, le leader d’un groupe de hakers connu en Inde. Jain a déclaré à un journaliste du Sunday Times « avoir reçu une demande d’un enquêteur privé », Jonas Rey, qui se serait présenté comme un intermédiaire agissant pour le compte du Qatar.
Logiciels malveillants, craquage de mots de passe de boîtes mails, contrôle de caméras et de micros : plusieurs dizaines de personnes auraient été visées par l’opération.
Pour Doha, un nouvel épisode du « Qatar Bashing »
Parmi les victimes de ce hacking : Jonathan Calvert, rédacteur en chef du Sunday Times, auteur d’un ouvrage à charge contre Doha ; Yann Philippin, journaliste à Mediapart et auteur d’une enquête sur le Qatar ; l’avocat Mark Somos, auteur d’un dépôt de plainte auprès du Conseil des droits de l’homme des Nations unies contre la famille royale qatarie ; Ghanem Nuseibeh, homme d’affaires et rédacteur d’un rapport sur la corruption liée au Mondial. Deux Français sont aussi sur la liste : l’ancien président de l’UEFA, Michel Platini et la sénatrice Nathalie Goulet.
Selon des déclarations d’un responsable qatari à l’AFP, citées par l’Express, l’émirat dénonce des « allégations fausses et sans fondement », appuyées sur les déclarations d’ »une source unique » n’apportant pas « la moindre preuve ». Des connivences entre Les émirats arabes unis, grand rival de Doha, et le Sunday Times ont également été mentionnées par la même source.