Salah Hamouri.
Le militant franco-palestinien devait intervenir à une table ronde sur la Palestine à l’hôtel de ville de Lyon ce mercredi 1er février. Des pressions exercées contre cette rencontre ont poussé la préfecture à l’annuler. Le zoom de la rédaction.
Grégory Doucet a fini par céder. Le maire Europe Ecologie-Les Verts de Lyon a déprogrammé ce lundi la table ronde prévue initialement ce mercredi 1er février dans le cadre de la conférence « Trente ans après la signature des accords d’Oslo, regards sur la Palestine ». En cause, la présence de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, expulsé d’Israël après plusieurs mois de détention.
« Je le fais dans mon rôle de maire qui doit assurer la paix civile et la concorde dans la ville », a déclaré Grégory Doucet, précisant qu’il regrettait de ne pouvoir « garantir sereinement la liberté d’expression » sur ce sujet.
Un certain nombre de pressions publiques avaient poussé la préfecture du Rhône à annuler la conférence à cause des « risques de troubles à l’ordre public ».
La Licra : « soyez sage Monsieur Doucet, renoncez ! »
Selon le maire de Lyon, son adjointe Florence Delaunay aurait été prise à partie dimanche lors d’une cérémonie d’hommage à la libération du camp d’Auschwitz. « Il y a eu violence verbale très forte, une forme d’intimidation (…) et je dois tout faire pour que la violence subie là-bas ne soit pas importée ici », à déclaré M. Doucet.
La Licra appelait quant à elle le maire de Lyon à être sage et à renoncer, dans un communiqué.
Vendredi, c’était le grand rabbin de Lyon, Daniel Dahan, qui annonçait son retrait d’un groupe interconfessionnel créé en 2002 par la ville pour promouvoir le « bien vivre ensemble », en justifiant ce retrait par son refus de « donner [sa] caution morale à des personnes qui, au lieu de promouvoir la paix dans la cité, vont bien au contraire attiser les tensions communautaires ».
Jeudi dernier, dans les colonnes du progrès, Grégory Doucet défendait pourtant la participation de Salah Hamouri, soulignant que son expulsion était jugée « contraire au droit » par Paris. « C’est un citoyen français qui a le droit de s’exprimer ».