Le chef de la diplomatie chinoise et son homologue russe Sergueï Lavrov se sont rencontrés, quelques semaines après un rapprochement officialisé par la visite de Poutine à Pékin en Chine.
Un séisme géopolitique. C’est ainsi qu’a été perçu le récent rapprochement sino-russe accéléré par la guerre en Ukraine. Loin de les éloigner, le conflit a rapproché les deux géants asiatiques. Il y a quelques semaines, la visite du maître du Kremlin, Vladimir Poutine, à Pékin où il avait été reçu par Xi Jinping, le chef d’état chinois, avait été l’occasion pour les deux pays de dénoncer « l’extension » de l’OTAN et d’affirmer une amitié « sans limites » et « solide comme un roc ».
De nouvelles résolutions sino-russes
Mercredi, c’était Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russes qui s’entretenait avec son homologue chinois, Wang Yi, dans la capitale asiatique. Au détour d’une rencontre officiellement consacrée à l’Afghanistan, les deux hommes ont scellé dans le marbre une nouvelle union politique sino-russe.
Chine et Russie sont « plus résolues à développer des relations bilatérales et plus confiantes de promouvoir leur coopération dans différents domaines » selon des déclarations citées par La Tribune.
Un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères évoque même une condamnation commune des sanctions « illégales et contre-productives » imposées à Moscou par « les Etats-Unis et leurs satellites » du fait de l’invasion russe de l’Ukraine. Ce conflit a été l’occasion pour les deux géants de l’Asie d’affirmer un rabattage géopolitique des cartes dans la région.
Vers un nouvel ordre mondial
Pour Lavrov, il s’agit d’« une étape très sérieuse dans l’histoire des relations internationales », a-t-il déclaré, dans un entretien vidéo. « Je suis convaincu qu’à l’issue de cette étape, la situation internationale sera nettement plus claire et que nous (…) nous dirigerons vers un ordre mondial multipolaire, juste, démocratique », a-t-il ajouté s’adressant à Wang Yi.
« La Chine est impatiente de travailler avec la Russie pour porter les relations sino-russes à un degré supérieur dans une nouvelle ère, sous la conduite du consensus atteint par les chefs d’Etat », a ajouté Wang Yi. « Notre opposition à l’hégémonie est sans limite », a confirmé un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.
On ne connait pas encore les modalités concrètes de cette alliance politique, notamment ses volets économiques, technologiques, sécuritaires et militaires. Mais les deux pays ont assuré qu’ils parleraient dorénavant « d’une même voix » sur la scène politique. Une nouvelle page géopolitique s’est bien tournée.