Vladimir Poutine.
Lundi soir, Vladimir Poutine a reconnu l’indépendance des territoires séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine. Il a également annoncé qu’il allait envoyer des troupes russes dans ces régions afin de « maintenir la paix ». Une réunion d’urgence de l’ONU a condamné hier soir la décision de la Russie.
La décision de Vladimir Poutine de reconnaître l’indépendance des républiques séparatistes de Donetsk et Lougansk a provoqué l’ire des Etats-Unis. « C’est un non-sens» . « Nous savons ce qu’elles sont vraiment », condamne Linda Thomas-Greenfield, l’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies, pour Le Monde.
Selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, la reconnaissance de l’indépendance des territoires séparatistes ukrainiens est une « violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine ».
En Allemagne, le chancelier allemand, Olaf Scholz a suspendu l’autorisation du Gazoduc Nord Stream 2. “ Le projet va faire l’objet d’une « réévaluation » politique par le ministère de l’économie en raison de la « situation géopolitique » nouvelle.” selon Le Monde.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a également annoncé mardi la suspension de la certification du gazoduc, indispensable à « sa mise en service ». Le projet va faire l’objet d’une « réévaluation » politique par le ministère de l’économie en raison de la « situation géopolitique » nouvelle.
Les Etats-Unis, de leur côté, ont annoncé qu’ils imposeront de nouvelles sanctions contre la Russie.
L’OTAN, au cœur du conflit
Quant à la France, l’Elysée estime que Vladimir Poutine est dans « une sorte de dérive idéologique », qu’il tient un discours mêlant des considérations « rigides et paranoïaques » et « n’a pas respecté la parole donnée » à Emmanuel Macron, rapporte BFM TV.
La réponse du président ukrainien Zelensky ne s’est pas fait attendre. Celui-ci s’est exprimé mardi en dénonçant une « violation de la souveraineté et l’intégrité territoriale » de l’Ukraine et a ajouté que les Ukrainiens « n’avaient peur de rien ni de personne » et ne « céderait pas une seule parcelle du pays », selon les informations relayées par Le Monde.
L’ambassadeur ukrainien à l’ONU, Sergiy Kyslytsya, a déclaré pour sa part que « les frontières internationalement reconnues de l’Ukraine resteront inchangées, peu importe les déclarations et les actions de la Russie ». Il ajoute que l’Ukraine demande à la Russie d’annuler sa décision de reconnaissance , de « revenir à la table des négociations », et de procéder à « un retrait immédiat et vérifiable de ses troupes d’occupation ».
Depuis septembre 2021, les tensions entre l’Ukraine et la Russie ont connu une recrudescence qui n’a cessé d’accroître ces dernières semaines. Vladimir Poutine a envoyé ses troupes afin de protéger les combattants prorusses. La volonté de l’Ukraine d’intégrer l’Organisation du traité de l’atlantique nord (OTAN) est perçu par Moscou comme une menace géopolitique pour la souveraineté russe.
La Russie aurait réuni 150 000 soldats aux frontières ukrainiennes. Dans le Donbass, région comprenant les territoires autoproclamés autonomes de Donetsk et Louhansk, les affrontements ont déjà fait plus de 13 000 morts depuis les accords de Minsk en 2015. Censés amorcer un cessez-le-feu et confirmer le principe du maintien des territoires autoproclamés autonomes, ceux-ci semblent aujourd’hui désuets.
Marie Jarosz