Le procès du groupe jugé pour association de malfaiteurs terroriste se poursuit. L’une des prévenus raconte les projets que les Barjols planifiaient. La Mosellane espérait attirer des fidèles musulmans avec une « belle fille » pour les conduire dans un terrain où on « pourrait les brûler ».
Le groupe des Barjols, mouvance d’extrême droite constituée en 2017 sur Facebook, est actuellement jugé pour association de malfaiteurs terroristes. Parmi les chefs d’accusation figure des projets d’attentat contre le chef de l’Etat, des migrants et des actions violentes contre des musulmans et des élus.
Lundi, comparaissait Nathalie.C, l’une des dirigeantes des Barjols. Questionné par le juge, la femme dévoile les actions et les motivations de son groupe.
A Vigy (Moselle) en mars 2018, au cours d’une réunion des Barjols, Nathalie.C avait ainsi proposé une action d’appât : attirer des fidèles musulmans avec une « belle fille » pour les conduire dans un terrain où on « pourrait les brûler », raconte-t-elle à l’audience.
Pour justifier ces échanges, la femme avance la « rage » qui l’animait à la suite des « prières de rues qui dérangeaient », des attentats de 2015 et souligne qu’il y a « une différence » entre les discours et les actes.
« On a peut-être parlé de mosquées parce qu’il y avait un prêtre qui s’était fait décapiter dans une église », poursuit-elle.
De Génération identitaire aux Barjols
En revenant sur le parcours de Nathalie.C, l’audience a révélé son adhésion au groupuscule Génération identitaire, dissous en 2021, parce qu’ils « pratiquaient des cours de self-défense » précise la prévenue. Les mêmes motivations l’ont poussé à rejoindre les Barjols. « Je me sentais comprise au sein des Barjols (…) J’étais tellement en rage, je pouvais dire des choses que je ne pouvais pas dire à mon mari »
Autre motivation : la rhétorique sur l’imminence d’une « guerre civile » répétée dans les milieux d’extrême droite comme une prophétie auto-réalisatrice. « Les attentats pour moi ce sont des gens que je considère comme des migrants », évoquant la « nationalité musulmane » de ces derniers et clamant à qui voulait l’entendre qu’« On ne va plus se laisser faire ».
Nathalie C. est convaincue de l’imminence d’une « guerre civile » liée aux migrants et de la nécessité de se préparer face à cette échéance. « Les attentats pour moi ce sont des gens que je considère comme des migrants », poursuit-elle, désignant des gens de « nationalité musulmane » avant de se reprendre. « On ne va plus se laisser faire », clame-t-elle, selon Le Parisien.
Des actions au péril de la vie !
Concernant les projets visant les élus, la prévenue nie se souvenir d’un quelconque projet visant le
chef de l’état Emmanuel Macron. Par contre, raconte-t-elle, le chef des Barjols Denis Collinet envisageait de mettre la pression à des élus dans des restaurants qu’ils fréquentaient. « L’idée, c’était qu’il les aurait suivis dans les toilettes et boum ! », affirme Nathalie.C. Denis Collinet appelé à la barre a mis ces déclarations sur le compte de l’alcool.
La responsable des Barjols a néanmoins admis avoir relayé un appel pour mobiliser des volontaires dans des actions au péril de leur vie. « Quand on me demande de faire quelque chose, je le fais. Je pose pas de questions », justifia-t-elle. La fin des audiences de ce procès est prévue ce vendredi.