Mizane.info publie le témoignage d’Ibrahim Ba, interné de force en hôpital psychiatrique et qui finit par retrouver sa rédemption personnelle dans un cheminement qu’il nous raconte dans ce récit exclusif.
Le métier de psychologue est étrange : nous devons payer une personne pour être écouté, réconforté, conseillé. Etonnamment, le psychologue n’a aucune relation d’affinité avec le patient. Comment peut-on créer une rupture totale avec quelqu’un qui s’est confié à nous ? Nous n’avons avec le psychologue qu’une relation chronométrée et nous sommes réduits à notre trouble. Accompagner quelqu’un dans le but de faire du profit, n’est pas un accompagnement, c’est une perversion de la relation humaine. Le psychologue n’est pas vraiment intéressé par notre soulagement mais tout simplement par ses honoraires que nous lui versons à la fin de chaque séance. Par ailleurs, les psychiatres ou les psychologues ont envie que vous leur disiez que leur traitement vous a fait du bien et que c’est grâce à eux que vous vous sentez mieux, ce qui est complètement faux. Tous les « médicaments » qu’ils vous donnent vont vous dégrader intérieurement, vous transformez en zombie sans affect et certains « médicaments » ont des effets secondaires irréversibles.
La réduction psychique de l’humain
En ce qui me concerne, j’ai été interné de force dans un hôpital psychiatrique pendant un mois et ces soi-disant médecins ont été incapables de me dire ce dont je souffrais. Ils m’ont dit tout simplement que j’avais trop d’énergie et que ce n’était pas normal. Ce qui est le plus inquiétant c’est qu’une fois que vous êtes rentrés dans cet engrenage, vous devenez un patient à vie, dépendant d’eux. Vous comprenez que plus jamais vous ne serez autonome. Si vous souhaitez arrêter les « médicaments », les psychologues vous répondront que vous rechuterez à nouveau. En temps normal, un médicament est sensé guérir un mal qu’on a bien identifié. Or ici ce n’est pas le cas.
La psychologie moderne n’intègre pas dans sa conception de l’homme l’aspect spirituel de l’humain : elle le réduit a son aspect biologique, psychologique et socioculturel.
Les psychologues et les psychiatres ne veulent agir et comprendre les troubles psychologiques que selon ces quatre aspects. Il nous expliquent par exemple que le trouble bipolaire est causé par un dérèglement des neurotransmetteurs au niveau du cerveau ce qui légitimerait la prise de régulateur d’humeur mais aucune étude sérieuse ne peut prouver que les troubles psychiatriques en général sont d’origine biologique : aucun test médical fiable peut montrer objectivement la cause biologique de votre trouble psychiatrique. Ce n’est pas moi qui l’affirme, ce sont des psychiatres reconnus comme les docteurs Thomas Szasz, Peter R.Breggin ou Joanna Moncrief.
Le grand problème des psychiatres, c’est qu’ils ne peuvent pas avoir la même rigueur de diagnostic qu’un médecin classique qui peut a travers des tests et des analyses vous montrez clairement la cause biologique de votre maladie et intervenir sur cette cause avec des médicaments ou par un autre procédé pour guérir votre maladie définitivement si celle-ci est curable. Bien que certaines théories psychologique permettent de comprendre certains comportements humains voire même permettent de les modifier, les psychologues et les psychiatres n’ont aucun pouvoir pour guérir les maladies psychiatriques. On sait par exemple que la malade du Dr Breuer, Anna O, (Bertha Pappenhein) présentée par Freud dans son livre « Les cinq leçons de psychanalyse » n’a jamais été guérie de son ancienne hydrophobie au moyen des séances de psychanalyse. L’angoisse et l’alcool furent ses refuges contrairement à ce qui nous a été rapporté par Freud.
Le sursaut spirituel du sujet
Personnellement j’ai eu des difficultés dans ma vie qui m’ont conduites à une dépression et je le répète, les psychiatres et les psychologues n’ont fait qu’accentuer mon mal être, ce qui paradoxalement m’a sauvé véritablement, m’obligeant à chercher une solution pour m’en sortir. Cette solution est passée pour moi par un cheminement religieux à travers la religion musulmane qui m’a délivré de mon mal être. Comment cela s’est fait ? L’islam a une conception de l’homme qui stipule qu’il y a quelque chose dans le cœur de l’humain, une étincelle à l’intérieur de nous qui est en quête de transcendance. Cette étincelle nous pousse à nous poser les questions existentielles, le sens de la vie, le sens de la mort. Cet élan, ce souffle est appelé fitra ; quand cet élan trouve sa réponse, on retrouve une paix intérieure, notion fondamentale dans la religion musulmane. Une fois que l’élan a trouvé sa réponse, il s’agit ensuite de cheminer à l’intérieur de soi pour trouver Dieu et se libérer de son ego en appliquant la voie islamique (sharia), la voie qui nous mène vers la redécouverte de notre fitra. Une fois cette paix retrouvée, une vie du cœur est possible ce qui nous offre une nouvelle vie : nos émotions redeviennent positives ; nos corps plus sains et notre intelligence plus perspicace. Ce résultat a été rendu possible par une expérimentation personnelle.
Même s’il existe des divergences fondamentales entre les traditions monothéistes, les objectifs et les enseignement spirituels sont fondamentalement les mêmes : prendre conscience du Soi, identifier et maitriser la nature et le pouvoir des émotions et accéder ainsi a l’harmonie et à une forme supérieure de liberté. Par ailleurs, il faut ajouter que dans les spiritualités comme dans la tradition bouddhiste, même s’il n’y a pas de Dieu, quelque chose de fondamental y est partagé avec toutes les religions monothéistes à savoir que l’être humain n’accède à l’harmonie et à la liberté intérieure qu’avec la maitrise de soi. Nous avons besoin de nous libérer de notre ego pour parvenir à une harmonie avec soi, avec les êtres humains et la nature – comme le soulignait le Carl Jung qui disait que la guérison psychique n’est acquise que lorsque le sujet chemine au plus profond de son être – ce qu’il appelle le processus d’individuation, à savoir la transformation personnelle du sujet à la rencontre avec sa lumière intérieure – qu’il dénomme l’inconscient universel.
Ibrahim Ba
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