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lundi 23 décembre 2024

Ramadan : quand ne pas jeûner est un droit 

Quatrième pilier de l’islam, le jeûne du Ramadan comporte des allègements et autres dérogations destinés à toutes les catégories de personnes temporairement ou définitivement dans l’incapacité d’accomplir cette obligation. Mizane revient sur les plus importantes de ces catégories et les compensations prévues par la religion musulmane.

Obligatoire pour l’ensemble des musulmans, le jeûne du mois de Ramadan comporte une série de dérogations destinées à plusieurs catégories de personnes en situation de ne pouvoir accomplir le jeûne.

Les voyageurs autorisés à ne pas jeûner

Le Coran évoque certaines de ces catégories dans la sourate 2, verset 184/185. « Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter, il y a une compensation : nourrir un pauvre. Et si quelqu’un fait plus de son propre gré, c’est pour lui ; mais il est mieux pour vous de jeûner ; si vous saviez ! (184). « Quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours. Dieu veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous en complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants ! (185) ». Les avis parmi les écoles juridiques sur la distance à franchir pour être considéré comme voyageur varient. Ils se situent tous dans une fourchette d’une centaine de kilomètres de distance du domicile, certains un peu moins, d’autres un peu plus. Cette dérogation n’est pas automatique et dépend des conditions du voyageur qui détermine en conscience son choix. A une époque marquée par les transports aériens, le confort et la climatisation générale, il est tout à fait possible d’accomplir son jeûne dans de bonnes conditions. Précisons que le voyageur peut aussi raccourcir ses prières selon l’exemple du Prophète qui ramena les prières de quatre unités (rak’ates) à deux en période de voyage.

Malades, femmes enceintes, personnes âgées…

Autres catégories concernées par les dérogations : les personnes malades, personnes âgées, femmes enceintes ou allaitant leurs bébés, toutes quatre dispensées de jeûne si elles estiment celui-ci trop difficile à accomplir étant donné leur situation. Une compensation du nombre de jours de jeûne est alors à rattraper pour ceux/celles qui le peuvent. Dans le cas contraire, il incombe de nourrir un pauvre.   Les personnes âgées peuvent être dégagées de l’obligation du jeûne selon une parole de Ibn ‘Abbas. « Le vieillard est autorisé à renoncer au jeûne, en cas de difficulté, moyennant une nourriture au pauvre, sans plus d’obligation ». (Recueils de Darakatni et Ha’kim)

Récupérer les dettes de jeûne 

Il y a par ailleurs des catégories de personnes qui bénéficient de cette dérogation (même chose pour la prière) à des périodes bien définies comme les périodes de menstrues. Les enfants ou les personnes mentalement irresponsables étant par définition écartés de l’obligation de jeûner. « Sont déchargés de toute responsabilité le fou jusqu’à ce qu’il récupère sa raison, l’homme endormi jusqu’à ce qu’il se réveille, et le jeune jusqu’à la puberté. (Hadith rapporté dans les sahihs d’Ahmed et Abou Daoud). Enfin, une dette de jeûne laissée par un proche défunt doit être récupéré dès lors que la famille en a connaissance. « Quand un musulman meurt, ayant à sa charge un nombre de jours à jeûner, son tuteur doit acquitter cette dette à sa place » (Boukhari et Mouslim).

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