Père de la pensée politique moderne, maître à penser des révolutionnaires français, Rousseau a consacré une part importante de son œuvre à réfléchir à la notion de liberté. Extraits.
-L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. Tel se croit maître des autres, qui ne laisse pas d’être plus esclave qu’eux. Renoncer à sa liberté c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité, même à ses devoirs. Il n’y a nul dédommagement possible pour quiconque renonce à tout. Une telle renonciation est incompatible avec la nature de l’homme ; et c’est ôter toute moralité à ses actions que d’ôter toute liberté à sa volonté.
-Le premier de tous les biens est la liberté et l’homme libre ne veut que ce qu’il peut, voilà ma maxime fondamentale.
-Qui croit devoir fermer les yeux sur quelque chose se voit bientôt forcé de les fermer sur tout.
-Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir.
-Les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n’ont rien.
-L’homme est plus libre d’éviter les tentations que de les vaincre.
-Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que des commissaires ; ils ne peuvent rien conclure définitivement. Toute loi que le Peuple en personne n’a pas ratifiée est nulle ; ce n’est point une loi.
-Tant que j’agis librement, je suis bon et je ne fais que du bien; mais sitôt que je sens le joug, soit de la nécessité, soit des hommes, je deviens rebelle, ou plutôt rétif, alors je suis nul.
-L’impulsion du seul appétit est esclavage, l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté.
-La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à ne pas être soumis à celle d’autrui.
Rousseau