Lauréat d’un prix qui devait lui être remis par une Fondation indienne pour la promotion des valeurs ghandiennes, Ziad Medoukh s’est vu signifié une interdiction subite de sortie du territoire gazaoui par les autorités israéliennes, malgré ses autorisations précédemment obtenues. Une décision qui rappelle le sort vécu par l’ensemble des Gazaouis victimes du blocus israélien.
Directeur du département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza en Palestine, Coordinateur du Centre de la paix, le poète et intellectuel palestinien Ziad Medoukh est le lauréat du Prix International de la Fondation indienne Jamnalal Bajaj pour l’année 2017 dans la catégorie de la promotion des valeurs gandhiennes. Un prix venu récompenser ses activités au profit des jeunes de Gaza et qu’il devait recevoir en personne en Inde fin octobre 2017, lors d’une cérémonie officielle organisée à Bombay. Malgré l’obtention de toutes les autorisations de sortie, Ziad Medoukh a annoncé qu’il ne pourrait pas sortir de Gaza, « à cause du blocus israélien et de la fermeture des frontières qui relient Gaza à l’extérieur ».
« Des centaines d’étudiants ont perdu leurs inscriptions aux universités étrangères »
A l’instar des Gazaouis, Ziad Medoukh restera bloqué « dans sa prison à ciel ouvert », comme toute la population civile de cette région sous blocus israélien depuis plus de dix ans. La bande de Gaza est en effet actuellement toujours occupée par l’armée israélienne qui contrôle le ciel, les frontières et la mer de cette région, rappelle l’intellectuel et poète palestinien. « Pour voyager à l’étranger, les Palestiniens de Gaza sont obligés de passer, soit via le passage de Rafah au sud de la bande de Gaza, à la frontière avec l’Egypte, soit par des passages israéliens souvent fermés et interdits pour eux », l’armée israélienne ayant détruit en 2001 le seul aéroport international de Gaza. D’après le témoignage de Ziad Medoukh, « des centaines d’étudiants ont perdu leurs bourses et inscriptions aux universités étrangères et des dizaines d’universitaires ne peuvent participer à des conférences et rencontres scientifiques à l’étranger à cause de ce blocus, qui viole le droit international et devant le silence complice d’une communauté internationale qui ferme les yeux ».
La poésie au service de la justice
Malgré tout, le poète palestinien a annoncé qu’il poursuivra son combat « avec ses mots, sa poésie et sa plume pour la levée du blocus israélien, pour la liberté de la Palestine, et pour une paix durable qui passera avant tout par la justice ». Le lauréat palestinien demandera également à un de ses amis de lire son discours et de recevoir lors de cette cérémonie la médaille et le diplôme qui lui sont destinés.
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