Treize personnes comparaissent depuis ce mardi au tribunal correctionnel de Paris, pour « association de malfaiteurs terroriste ». Surnommé « les Barjols », ce groupuscule d’extrême droite projetait d’attaquer Emmanuel Macron mais également des migrants ou encore des mosquées. Le zoom de la rédaction.
Le 5 novembre 2018, le chef de l’Etat participait à une série de commémorations du centenaire de l’Armistice dans l’est de la France. Au même moment, Jean-Pierre B. en compagnie d’Antoine D., roulait à vive allure vers la même direction avec un projet bien précis : assassiner le président de la République. Les deux individus seront interpellés dès le lendemain en compagnie de deux autres complices. Ils représentaient « un risque imminent de passage à l’acte » d’après la Direction générale de la sécurité intérieure. Ce quatuor faisaient parti d’un groupe surnommé « les Barjols » – en référence au nom donné aux légionnaires français durant l’opération Barkhane au Mali.
Le groupe se préparait à une supposée guerre civile en France et projetait, en ce sens, de prendre pour cible des camps de migrants, des musulmans, des mosquées…jusqu’à la théorisation d’un coup d’état à l’Elysée.
Initialement crée sur Facebook en 2017 par Denis C., un ancien du Front National (FN) , le groupe virtuel aurait compté jusqu’à cinq mille membres. Réservoir de diatribes haineuses, ouvertement identitaires et conspirationnistes, contre le gouvernement macron, les migrants, les francs-maçons, les musulmans ou encore les juifs, le groupe finira par accoucher d’une véritable milice d’extrême droite aux ambitions réelles et matérialisées.
Passé le portail virtuel des réseaux sociaux, le milice se préparait en vue d’une « guerre civile imminente ». Dressage de cartes stratégiques, stages de tir et de survie…Les Barjols envisageront ni plus ni moins d’assassiner Emmanuel Macron et d’envahir le palais de l’Elysée avec l’aide « des patriotes » et « cinq cents soldats russes ».
Des projets bien loin d’être de simple fantasmes identitaires étant donné l’équipement militaire retrouvé chez certains membres. Outre les sabres et les armes à feu trouvé chez Jean-Pierre B. numéro deux du groupe, les policiers ont retrouvé chez un certain Jérôme T. un véritable arsenal de guerre.
« Outre un drapeau nazi dans la salle à manger et un brassard à croix gammée sur son imperméable, les policiers ont découvert chez lui des armes, des centaines de cartouches, une bobine de mèche lente et huit détonateurs mais aussi une énorme collection d’obus, pas tous vides, un mortier américain de 60 millimètres, et de la poudre propulsive, » selon Le Monde.
Renvoi devant le tribunal correctionnel
Epié par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), le groupe sera démantelé et l’ensemble des interpellations s’échelonneront sur trois ans depuis fin 2018.
Malgré les charges retenues et les projets terrifiants des Barjols, treize des mis en examen sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme ». Ils échappent ainsi aux assises où les peines prononcées sont généralement plus lourde.
Cela marque notamment la menace toujours grandissante des groupuscules d’extrême droite qui a encore, très récemment, fait 3 morts (kurdes) dans la capitale.
Les membres des Barjols comparaissent à Paris, depuis ce mardi 17 janvier, pour un procès qui devrait durer jusqu’au 2 février 2023.