Une association a lancé un programme d’accompagnement des chibanis, victimes de relégation sociale et de précarisation, la Coopérative Chibanis.
« Chibanis » veut dire « cheveux blancs » en dialecte maghrébin et désigne affectueusement les personnes âgées. Couramment employé pour faire référence aux immigrés maghrébins retraités, il fait partie de ces milliers de mots allochtones dont regorge la langue française.
La Coopérative Chibanis est un projet collectif relevant de la loi du 1er juillet 1901, qui interroge la spécificité du parcours de vieillissement des personnes à travers le cumul des facteurs de vulnérabilité dont certaines sont parfois victimes.
L’augmentation des effectifs des personnes âgées de 65 ans et plus, et leur proportion dans la population globale ne cesse de s’accroitre.
Développer l’innovation sociale à travers un questionnement autour de la place des aînés et des aidants dans une société apparaît donc comme étant une démarche à la fois pertinente et pressante au regard des situations de forte précarité dans lesquelles certains séniors se trouvent.
La coopérative est une interface pour toute personne âgée isolée sans distinction d’origine ou de nationalité, et propose un accompagnement social adapté pour les personnes âgées issues de l’immigration, pour les femmes, pour les personnes sans-abris ainsi que pour les aidants en situation d’isolement ou de précarité.
La Coopérative Chibanis s’efforce de sensibiliser les jeunes générations aux enjeux de solidarité et de dépendance.
« Dans le cadre de ce projet d’innovation sociale, l’accent de notre démarche porte ainsi sur une collaboration d’un quatuor efficace : familles, aidants, travailleurs sociaux et chercheurs. »
Le projet s’inscrit dans la perspective d’une recherche-action. Cette dernière permet une acquisition perpétuelle de connaissances tout en menant des missions concrètes, qui peuvent ainsi être réévaluées et réorientées.
La Coopérative Chibanis gravite autour de plusieurs axes :
-Accompagner le public dans son expérience du vieillissement et rompre son exclusion sociale,
-S’établir en relai entre le public, les sphères associatives, institutionnelles et administratives,
-Favoriser le lien avec le tissu local et développer des solidarités envers les personnes âgées,
-Développer un réseau national autour de la question des Chibanis,
-Diffuser et promouvoir le plaidoyer rédigé par nos équipes,
-Permettre à la société civile d’être force de proposition,
-Ouvrir une perspective d’empowerment pour tous citoyens,
-Décloisonner le champ des acteurs et des disciplines.
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